« UNIQUE. AU DELÀ DE LA PHOTOGRAPHIE », AU « HANGAR », À IXELLES, JUSQU’AU 08 JUIN

« Le Noire de .. LXXII » © Anys Reimann

Plus qu’une dizaine de jours, jusqu’au samedi 08 juin, avec une ouverture tardive, ce jeudi 30 mai, jusqu’à 21h, pour découvrir l’exposition « Unique. Au delà de la Photographie », au « Hangar Photo Art Center », sur la place du Châtelain, en pleine rénovation, à Ixelles, qui nous propose 21 projets d’artistes, exploités en Belgique, unis par le « geste créatif », dont la moitié ont moins de 40 ans. Ce n’est plus seulement le point de vue photographique, mais, aussi, le travail manuel qui est célébré ici. L’instauration de ce lien physique avec l’œuvre se traduit par la création de pièces  uniques, qui défient les normes de la photographie argentique et s’opposent à la reproductibilité de la photographie numérique.

De la série « Pespectives submergées » © Aliki Christoforo

Soulignons, ici, le travail de 21 photographes nous venant de onze pays d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Europe : Nicolas Andry (Belgique), Pepe Atocha (Pérou), Sylvie Bonnot (France), Aliki Christoforou (Belgique), Dana Cojbuc  (Roumanie), Antoine De Winter (Belgique), Gundi Falk (Autriche), Marina Font (Argentine), Lior Gal (Israël), Audrey Guttman (Belgique), Romane Iskaria  (France), Morvarid K. (Irlande), Kíra Krász (Hongrie), Douglas Mandry (Suisse), Alice Pallot (France), Raphaëlle Peria (France), Luc Praet (Belgique), Anys Reimann (Allemagne), Stephan Vanfleteren (Belgique), Laure Winants (Belgique), Vincent Zanni (Suisse).

« Sinchi Tabaquito » © Pepe Atocha

Delphine Dumont, la directrice du « Hangar », à Ixelles, nous confie : « Une nouvelle temporalité les caractérise également. Leur processus de création est lent, comme s’ils ressentaient le besoin de ralentir et d’adopter un rythme différent, en contraste avec la rapidité dundéclic de l’obturateur. Ils empruntent un chemin qui demande une longue préparation, favorisant la réflexion et l’introspection, invitant également les regardeurs à se mettre en pause. Pourquoi cette quête ? Pourquoi dépasser le simple acte de prendre une photographie ? »

Delphine Dumont, directrice du « Hangar »

« Nous avons posé cette question à chacun d’entre eux. L’expérimentation et le désir de revenir à l’alchimie du processus photographique arrivent en tête. Avec la facilité d’utilisation de la  photographie numérique et des smartphones, les artistes ressentent le besoin de revenir aux fondements du processus, au travail en laboratoire ou en pleine lumière, où naissent de nouvelles expériences. Ils explorent et remettent en question les conventions du développement des films, du support, et même de la photographie sans appareil photo. »

« En proie à l’Etoilement » © Audrey Guttman

« Egalement, dans ‘Unique. Au delà de la Photographie’, il est question de signification et de prise de conscience. La plupart des artistes relient leur pratique gestuelle à des approches conceptuelles, abordant des sujets tels que l’écologie, les bouleversements technologiques, la dégradation de la nature, le rôle de la femme et bien d’autres, alimentant ainsi les grands débats mondiaux. »

De la série « Panneaux Retardants » © Douglas Mandry

« Ensuite, les artistes interrogent le concept de mémoire. L’essence même de la photographie est remise en question. Un simple tirage photographique ne suffit-il plus à préserver la mémoire ? Certains artistes tentent de saisir cette métamorphose en intervenant sur le tirage, ajoutant des marques du temps, presque comme des rides sur un visage vieilli. »

De la série « Algues maudites » © Alice Pallot

« Après la ‘contre-culture dans la photographie contemporaine’, ne pourrions-nous pas, définitivement, considérer le tirage photographique comme une véritable œuvre d’art ? « Unique. Au delà de la Photographie » nous invite à méditer sur cette question.« 

« Les Disparus » (Indonésie) © Raphaëlle Péria

Ainsi, en nous rendant au « Hangar, Art Photo Center », nous pourront juger de l’évolution de la photographie, depuis Nicéphore Niépce (Joseph Niépce/1765-1833, ingénieur français, reconnu comme étant l’inventeur de la photographie.

De la série « Etiquette » © Kíra Krász

A la question « Pourquoi as-tu choisi dans ton travail d’outrepasser le tirage photographique ? », l’artiste hongroise Kíra Krász répond : « J’apprécie d’interagir avec mon travail, cela m’incite à utiliser mes mains et à jouer avec les matières, comme le papier, et les techniques, comme le collage et les peintures » (catalogue/p.97).

De la série « Altered » © Luc Praet

De même, notre compatriote Luc Praet répond : « En renonçant au processus de reproduction standard, j’ouvre les portes à toutes les possibilités capturant des émotions et des détails propres à chaque tirage » (catalogue/p. 121).

« Le Noire de .. LXXII » © Anys Reimann

Ces deux artistes, tous comme leurs 19 collègues dépassent le simple tirage photographique, soignant la présentation de leurs oeuvres, en explorant d’autres formes artistiques, telles que le collage, le dessin, l’illustration, la peinture, voire même le tissage, certains évoquant un transfert d’énergie, une ritualisation et une sacralisation de leur processus créatif.

Entrée, sur la place du Châtelain, à Ixelles © « Hangar »

Ouverture (dernières entrées à 17h sauf le jeudi 30 mai) : jusqu’au samedi 08 juin, à 18h, du mardi au samedi, de 12h à 18h, exceptionnellement ce jeudi 30 mai, Jusqu’à 21h. Prix d’entrée : 9€ (7€, dès 65 ans / 5€, pour les étudiants, les personnes à mobilité réduite & les demandeurs d’emploi / 1€25, pour les art. 27 / 0€, pour les moins de 16 ans & pour les accompagnateurs de groupes de minimum 10 élèves ou étudiants, ainsi que de 5 personnes en centres de psychothérapie et d’accompagnement). Catalogue (Delphine Dumont/Ed. « Hangar »/broché/174 p.) : 45€.Contacts : 02/538.00.85 &  contact@hangar.art. Site web : https://www.hangar.art/.

Yves Calbert.