PALMARÈS DES 11È « MAGRITTE DU CINÉMA »

Maya Vanderbeque & Günter Duret, « Magritte des meilleurs Espoirs féminin et masculin »
Il n’était pas possible pour le Cinéma belge d’être privé, à nouveau, de ses « Magritte du Cinéma », comme ce fut le cas en 2021. Aussi l’ « Académie André Delvaux », organisatrice de l’événement, confrontée aux décisions fédérales du « CODECO », a dû se montrer très inventive, afin que leur 11ème Cérémonie puisse se dérouler, ce samedi 12 février, à Bruxelles, au « Square », en jauge réduite, avec certaines distances de sécurité …
Toutes les couleurs des « Drag Queens »© MCD 2022
Outre les réalisateurs et les acteurs, les vedettes de cette soirée, diffusée en direct sur « La Trois », furent des « Drag Queens », qui – après la phrase magique « Mesdames, Messieurs et les Autres » -, nous révélèrent les différents lauréats, la soirée ayant commencé par leur chorégraphie – sur « Womanizer », une chanson de Britney Spears – que ces comédiens, aux cheveux et tenues colorés, interprétèrent avec talent, la mise-en-scène de cet événement ayant été confiée à Nathalie Uffner, directrice du « Théâtre de la Toison d’Or« , avec l’assistance de Myriam Leroy et de Sébastien Ministru.
Laurence Bibot, la 1ère des Cinq « Maître.sse.s de Cérémonie » Laurence Bibot © MCD 2022
Autre particularité de ces « Magritte du Cinéma » hors du temps, les interventions, non pas d’un.e seul.e mais bien de cinq « Maître.sse.s de Cérémonie », les acteurs.trices Laurence Bibot – qui dédia cette 11è Cérémonie à tous.tes les professionnel·les de la Culture, jugée non-essentielle … alors que s’il y a un truc qui nous a aidés à ne pas devenir dingues pendant la pandémie, c’est la Culture » -, Ingrid Heiderscheit, Achille Ridolfi, Dena Vadhani et Bwanga Pilipili.

Thierry Michel, président des « Magritte du Cinéma » © MDC2022_ELaurent
« En Wallonie, en Afrique, au Brésil, en Iran. Des terrils de son enfance à ceux du Katanga, des luttes sociales aux dérives du pouvoir, inscrivant une logique intime à chaque pas, assumant une esthétique et une éthique, il a toujours préservé ses combats », écrivait notre collègue Fabienne Bradfer pour « Le Soir », évoquant Thierry Michel, le président de la « Cérémonie des Magritte », le premier, en onze éditions, nous venant du secteur documentaire, lui-même lauréat, en 2016, pour « L’Homme qui répare les Femmes : la Colère d’Hippocrate », du « Magritte du meilleur Documentaire », un film également primé en Algérie, au Burkina Faso, au Canada, aux Etats-Unis, en Guadeloupe, aux Pays-Bas, au Portugal.
En outre, Thierry Michel était tout heureux d’annoncer la création, en 2022, d’un nouveau « Magritte », celui du « meilleur Cour Métrage documentaire » , un troisième « Magritte du Court-Métrage », après ceux de l’« animation » et « de la fiction », alors qu’à l’origine un seul format court recevait son « Magritte ».
Ce concernant, Patrick Quinet, président de l’ « Académie Delvaux », confia au « Soir » : « Le documentaire fait partie de la pédagogie de nos écoles de cinéma … On voulait marquer le coup, car on sait que les relations entre documentaristes, producteurs et chaînes de télévision sont compliquées au niveau de l’indépendance et de l’audace des sujets. »
J. Birkin et le « Magritte d’Honneur », attribué à M. Hänsel (1949-2020), remis à son fils © MCD 2022
Soulignons la présence de Jane Birkin, qui, avec émotion, évoquant Marion Hänsel, déclara « J’ai eu le bonheur de l’avoir connue. Je regrette qu’elle ne soit pas là pour savoir à quel point elle nous manque … J’ai rarement vu quelqu’un avec une telle détermination et une telle droiture … Je lui dois le fait que mon père m’avait vue sur la première page de ‘The Guardian’, en Angleterre (pour « Dust »/ndlr) … et il avait dit qu’il était fier de moi … Je suis tant heureuse ce soir de remettre ce prix à baby Jean que je n’ai pas vu depuis 40 ans. »
C’est en ses mots que l’actrice-réalisatrice franco-britannique, remis le « Magritte d’Honneur », attribué, à titre posthume, à Marion Hänsel, à son fils, Jan Ackermans, qui déclara, ce 12 février 2022 : « Elle était née un 12 février : elle aurait eu 73 ans aujourd’hui ».
A souligner que les deux films qui ressortent au Palmarès des 11è « Magritte du Cinéma », chacun recevant 7 « Magritte » : « Un Monde » et « Une Vie démante », sont deux premiers longs-métrages, avec, pour une fois, les « Magritte du meilleur Film » et « de la meilleure Réalisation » attribués à deux films différents, à savoir le « Magritte du meilleur Film » décerné à Raphaël Balboni & Ann Sirot, pour « Une Vie démente » et le « Magritte de la meilleure Réalisation », à Laura Wandel, pour « Un Monde ».
Le« Magritte du meilleur Documentaire », « Petit Samedi », étant le premier long-métrage de Paloma Sermon-Daï, nous pouvons nous réjouir de ce vent de fraîcheur qui souffle sur le Cinéma belge !
Vent de fraîcheur, aussi, pour les acteurs.trices, avec, pour leurs interprétations dans « Une Vie démente », Jo Deseure, préférée à Virginie Efira (dans « Adieu les Cons »), d’une part, et, d’autre part, Jean Le Peltier, s’imposant face à Bouli Lanners (dans « Cette Musique ne joue pour Personne ») et Jérémie Renier (dans « Slalom »).
Notons, enfin, que le réalisatrice française Julia Ducournau remporte, cette année, son second « Magritte du meilleur Film étranger en Coproduction », après celui reçut, en 2018, pour « Grave », son premier long-métrage, ce qui lui fit s’exclamer, en riant : « Qu’est-ce que je ferais sans la Belgique ! »
Palmarès des 11è « Magritte du Cinéma » :
** Les 7 « Magritte » d’ « Une Vie démente » (Raphaël Balboni & Ann Sirot/Bel./2020/87’/« Chistera de la meilleure Réalisation », « de la meilleure Actrice » & « Prix du Jury des Jeunes », au « Festival international des jeunes Réalisateurs », à Saint-Jean-de-Luz)
Jo Deseure & Jean Le Peltier, dans « Une Vie démente » (Raphaël Balboni & Ann Sirot) © « Hélicotronc »
*** « Magritte du meilleur Film » : Raphaël Balboni & Ann Sirot, produit par Julie Esparbes (« Hélicotronc »)
*** « Magritte du meilleur Scénario original ou Adaptation » : Raphaël Balboni & Ann Sirot
*** « Magritte de la meilleure Actrice » : Jo Deseure
*** « Magritte du meilleur Acteur » : Jean Le Peltier
*** « Magritte du meilleur Acteur dans un second Rôle » : Gilles Remiche
*** « Magritte des meilleurs Décors » : Lisa Etienne
*** « Magritte des meilleurs Costumes » : Frédérick Denis

Raphaël Balboni & Ann Sirot, lauréats des « Magritte du meilleur Film » & « du meilleur Scénario »
** Les 7 « Magritte » d’ « Un Monde » (Laura Wandel/Bel./2021/72’/« Prix André Cavens » 2021 de l’ « UCC » /« Prix FIPRESCI » 2021, de la section « Un certain Regard », au « Festival de Cannes »/film lauréat de nombreux Prix, en Bosnie et Herzégovine, au Canada, en Chine, en Espagne, en Israël, au Mexique & au Royaume-Uni)
Maya Vanderbeque & Günter Duret dans « Un Monde » (Laura Wandel)
© « Dragons Films »
*** « Magritte du meilleur premier Film » : Laura Wandel, produit par Stéphane Lhoest (« Dragons Films »)
*** « Magritte de la meilleure Réalisation » : Laura Wandel
*** « Magritte de la meilleure Actrice dans un second Rôle » : Laura Verlinden
*** « Magritte du meilleur Espoir féminin » : Maya Vanderbeque
*** « Magritte du meilleur Espoir masculin » : Günter Duret
*** « Magritte du meilleur Son » : Mathieu Cox, Corinne Dubien, Thomas Grimm-Landsberg, David Vranken
*** « Magritte du meilleur Montage » : Nicolas Rumpl
Laura Wandel, son équipe et leurs 7 « Magritte du Cinéma » © « Belga »
** Les 2 « Magritte » de « Titane » (Julia Ducournau/Bel.-Fra./2021-108’/« Palme d’Or » 2021, au « Festival de Cannes) & « People’s Choice Award » 2021, dans la section « Midnight Madness », au « Festival international du Film de Toronto »)

Julia Ducournau et sa « Palme d’Or », à Cannes, le 17 juillet 2021 © Valery HACHE /« AFP »
*** « Magritte de la meilleure Image » : Ruben Impens
*** « Magritte du meilleur Film étranger en coproduction » : Julia Ducournau, film coproduit par Jean-Yves Roubin et Cassandre Warnauts (« Frakas Productions »)
** Les 7 autres « Magritte » :
*** « Magritte du meilleur Documentaire » : Paloma Sermon-Daï, pour « Petit Samedi » (Bel./2021/75’/ « Bayard d’Or du meilleur Film » & « Prix Agnes » 2020, au « FIFF », à Namur), produit par Sébastien Andres et Alice Lemaire (« Michigan Films »)

« Petit Samedi » (Paloma Sermon-Daï ) © « Michigan Films »
Paloma Sermon-Daï , « Magritte du meilleur Documentaire » & « Bayard d’Or », au « FIFF »
*** « Magritte de la meilleure Musique originale » : Vincent Cahay, pour « Adoration » (Fabrice Du Welz/Bel.-Fra./2019/98’/« Prix André Cavens » 2020 de l’ « UCC »/« Bayard d’Or de la meilleure Interprétation » 2019, pour Fantine Harduin & Thomas Gloria, au « FIFF », à Namur/« Prix spécial du Jury » & « Prix de la meilleure Photographie » 2019, au « Festival international du Film de Catalogne », à Sitges)
« Adoration » (Fabrice Du Welz) © « Les Bookmakers »
*** « Magritte du meilleur Film flamand » : Teodora Ana Mihai, pour « La Civil » (Bel.-Rou.–Mex./2021/120’/ « Prix de l’Audace » 2021, de la section « Un certain Regard », au « Festival de Cannes »), produit par Hans Everaert (« Menuetto ») et coproduit par Delphine Tomson, Jean-Pierre et Luc Dardenne (« Les Films du Fleuve »)
« La Civil » (Teodora Ana Mihai) © « Menuetto »

Teodora Ana Mihai
*** « Magritte du meilleur Court Métrage de Fiction » : Xavier Seron, pour « Sprötch » (Bel./2020/21’/« Prix du Public » 2021, au « Festival International du Film grolandais », à Toulouse), produit par Guillaume Kerbusch et Laura Petrone (« Angie Productions ») et Julie Esparbes (« Hélicotronc »)
*** « Magritte du meilleur Court Métrage documentaire » : Hippolyte Leibovici, pour « Mother’s » (Bel./2019/ 22′) produit par Laurent Gross (« INSAS »)
« Mother’s » (Hippolyte Leibovici) © « INSAS »
*** « Magritte du meilleur Court Métrage d’Animation » : Lia Bertels, pour « On est pas près d’être des super Héros » (Bel./2020/12’/« Mention spéciale du Jury » 2020, au « FIFF », à Namur), produit par Thierry Zamparutti (asbl « Ambiances »).
Lia Bertels, lauréate du »Magritte du meilleur Court Métrage d’Animation » © MCD 2022
*** « Magritte d’Honneur » : Marion Hänsel (Marion Ackermans/1949-2020), « Lion d’Argent de la meilleure Réalisation » 1985, pour « Dust », à la « Mostra de Venise » & « Mira d’Or » 2004 (attribué par l’ « Association de la presse cinématographique flamande »), remis à son fils, Jan Ackermans, par Jane Birkin, actrice de Marion Hänsel , pour « Dust ».
Marion Hänsel (Marion Ackermans/1949-2020), « Magritte d’Honneur », à titre posthume
Pour ceux qui, malheureusement, ne connaitraient pas Marion Hänsel, notons la justification de l’ « Académie Delvaux » : « Avec près de 15 longs métrages dans sa filmographie, entre adaptations littéraires et créations originales , Marion Hänsel s’est imposée dans le paysage cinématographique belge et mondial avec une œuvre puissante, exigeante et éminemment personnelle. Au fil de sa carrière, son cinéma a croisé des Prix Nobel, transcendé des ‘Goncourt’, été sélectionné à Cannes et Venise. Du Pacifique à l’Afrique du Sud, de Djibouti à Hong Kong, sa filmographie offre un voyage à travers le temps et l’espace, aussi lettré que spectaculaire. »
Vive le Cinéma belge !
Puisse la 12è Cérémonie des « Magritte du Cinéma », en février 2023, ne plus souffrir d’aucune restriction sanitaire.
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