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EXPOSITIONS DU « MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE », À MONT-SUR-MARCHIENNE, JUSQU’AU 18 MAI

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EXPOSITIONS DU « MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE », À MONT-SUR-MARCHIENNE, JUSQU’AU 18 MAI

Jusqu’au dimanche 18 maià Mont-sur-Marchienne (Charleroi), le « Musée de la Photographie – Centre d’Art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles » (6.000 m2, dont 2.800 m2 accessible aux visiteurs/1.500.000 négatifs conservés/800 photos exposées, dans les collections permanentes) nous invite à découvrir ses 5 expositions temporaires :

*** « Studio Stone » :

Le « Studio Stone », ou« Atelier Stone »est né, en 1924, à Berlin, de l’association photographique du couple formé par l’artiste belge  Wilhelmine Camille Honorine Schammelhout Vilvorde/1892), alias « Cami Stone », et l’artiste russe Aleksander Serge Steinsapir (°Saint-Pétersbourg/1895), alias « Sasha Stone ».

Sasha Stone, Ombre portée du profil du metteur en scène et producteur de théâtre allemand Erwin Piscator, Berlin, 1927. Épreuve à la gélatine argentique, tirage d’époque, 12,2x17 cm.

Ombre du profil d’Erwin Piscator (Sasja Stone/1927) © « Coll. Amsab-IHS »

Si ces deux artistes du « Studio Stone » sont, aujourd’hui, quelque peu oubliés, ils étaient, à l’époque, reconnus parmi les meilleurs photographes de leur temps. Les journalistes et chroniqueurs parlent de leurs photographies en termes élogieux et les placent souvent à égalité, voire au-dessus, de leurs homologues, qui font, aujourd’hui, référence dans l’histoire de la photographie, tels André Kertész (1894-1985), Germaine Krull (1897-1985), László Moholy-Nagy (1895-1946) et, mêmeMan Ray (1890-1976), pour n’en citer que quelques-uns.

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Photo de « Sacha Stone » © « Musée e la Photographie »

Le « Musée de la Photographie »à Mont-sur-Marchienne/Charleroi, et l’ « Amsab-Institut d’Histoire Sociale », à Gent, s’associent pour présenter leur travail photographique, dans une étude historique, artistique et politique.

Ce projet d’exposition – ayant bénéficié du soutien des Communautés flamande et françaisedans le cadre de la Coopération culturelle entre la Communauté flamande et la Communauté française -, nous permet d’admirer quelques 170 tirages originauxaffiches et autres documents des « Stone », présentés ensemble pour la première fois, avec, également, des prêts de plusieurs institutions et centres d’archives belges et allemands.

 « Roulements à Billes » (Sasha Stone, S.K.F./1924-1929) © Coll. « Amsab »

L’ensemble présenté à Mont-sur-Marchienne, au sein cette expo « Studio Stone », forme un corpus exemplatif de la pratique variée de « Cami »  et « Sasha Stone » des nus, des photos de spectaclesdes portraits de célébritésdes vues d’architecture et d’industrie, le tout mis en écho avec les publications de l’époque.

 

A noter que la seule exposition monographique consacrée, exclusivement, au travail de « Sasha Stone » se déroula, en 1990, en Allemagneainsi qu »au « FOMU » (« FOto MUseum »), à Antwerpen.

*** « Portraits retrouvés. Jean-Marc Wull » :

Jean-Marc Wull & négatifs des Portraits © Photo Expo : « Maîtrise »

Dans la salle jouxtant la « Galerie du Soir »une bien belle histoire nous est contée … Celle d’un photographe français, vivant et travaillant à BruxellesJean-Marc Wull (Jean-Marc Wullschleger/°1970), quialors qu’il voyageait avec son épouse, en camionnette, en 2000, en  Amérique latine, voyant une décharge, en bord de route, arrêta son véhicule …

© Jean-Marc Wull

… Son attention étant attirée par une boîte, il l’ouvrit, découvrant de nombreux négatifs … Ayant emporté cette boîte, il l’oublie, chez luipendant quinze ans …

Musée de la Photographie

© « Musée de la Photographie » © Photos : Arthuro Gaëtan © Jean-Marc Wull

… Se souvenant, soudainement, de cette boîte, il décida de questionner ces négatifs de portraits, essayant de se remémorer dans quel pays, il avait vu cette décharge, de déterminer l’origine de ces négatifs et le nom du photographe qui en était l’auteur …

Série « Portraits retrouvés ». De gauche à droite : © Arthuro Gaëtan © Jean-Marc Wull

Parmi les centaines de photographies d’identité, à travers ces visages anonymes, en noir et blanc, un portrait va lui fournir un indice déterminant : il s’agit d’un pompier dont les insignes, lisibles sur l’uniforme, en révèlent le nom et le pays : le Guatemala.

Série « Portraits retrouvés ». De gauche à droite : © Arthuro Gaëtan © Jean-Marc Wull

Accompagné de d’un ami cinéaste, Florent de la Tullaye (°1971), fasciné comme lui par ces portraits sauvés de l’oubli, il prit la route du  Guatémalavisitant de nombreuses casernes de pompierssoucieux de découvrir qui était ce pompier … et qui l’avait photographié …

Série « Portraits retrouvés » : Carlos E. Leon © Arthuro Gaëtan

… Ainsi, ils découvrirent que Carlos E. Leon, le pompier photographié, vivait à Chiquimulilla, une localité de moins de 13.000 habitants, sise dans le département de Santa Rosaà la frontière avec le Salvador. Lui parlant, ils apprennent que ces centaines de portraits avaient été réalisés par le photographe guatémaltèque du villageArthuro Gaëtan, décédé, à l’époque, depuis plus de trente ans.

 

… Equipé de son « Rolleiflex », cinquante ans après Arthuro GaëtanJean-Marc Wull se mit à la recherche des survivant.e.s, afin de les photographier à son tour, … ce qui nous permet de découvrir, au « Musée de la Photographie », des duos de photographiesavec, à gauche, le portrait réalisé par Arthuro Gaëtan, et, à droite, celui pris par Jean-Marc Wull …

© Jean-Marc Wull

Par ailleurs, nous découvrons d’autres portraits, réalisés dans la seule communauté noire de Bolivie, de membres des tribus Sécoya,   d’Amazonie, ou Mapuche, du Chili, ce qui lui permet de traduire, à notre attention, l’existence de ces communautés, dont il a perçu la réalité.

En Amérique latine © Jean-Marc Wull © Photo Expo : J. Baudoux

Gradué, à Paris, de la « Société Française de Photographie »Jean-Marc Wull fut assistant de photographes d’architecture et de mode, co-fondantà Bruxelles, en 2002,« Living Agency », spécialisée en photographie d’intérieur et de studio, avant de réaliser de nombreux reportages en Amérique du Sud et en Asie, fixant avec son « Rolleiflex », le reflet d’un héritage culturel empreint de beauté et de chaleur.

En Amérique latine © Jean-Marc Wull © Photo Expo : J. Baudoux

Photographe, portraitiste et voyageur, il ne revendique pas de forme photographique mais une façon de photographiertémoignant d’une réelle proximité et d’un grand respect pour ceux qu’il photographie.

© Jean-Marc Wull © Photo Expo : Jacques Baudoux

*** « Elle se fera Caresse. Lucie Pastureau » :

« La caresse est tour à tour la main sur la fourrure de l’animal, la danse et la rencontre de la peau de l’autre, une présence à soi-même et au corps qui grandit ou se transforme. La caresse est enfin la photographie et la lumière même, venant frôler les êtres et les capturer », écrit la photographe française Lucie Pastureaudiplômée, en 2008, de la Section Photographie, de l’ « Ecole Nationale des Arts Décoratifs », à  Paris, après avoir étudié à l’ « Institut d’Arts Visuels », à Orléans.

Ayant intégré, en 2012, en Francel’ « Agence Hans Lucas »partenaire de l’ « AFP » de « Reuters »Lucie Pastureau travaille régulièrement pour la presse dans le Nord, collaborant principalement avec le quotidien « Le Monde ».

Série « Géophonie, ce qui s’apprivoise et ce qui s’ensauvage » © Lucie Pastureau/ « La Brasserie-Centre d’Art »/2021

 

Particulièrement sensible à l’imagerie familiale et aux petites choses du quotidien, elle tente de tracer une cartographie intimiste d’un territoire   d’un groupe ou d’un individu, ses photographies, tour à tour douces ou rugueuses, nous livrant, sans cesse, un nouveau récit.

Membre, depuis 2023, de la société française « ADAGP » (« Auteurs dans les Arts Graphiques & Plastiques »), par la photographie, elle tente de capter ces micros chamboulements intérieurs, envisageant sa pratique comme une recherche : aiguiser les motsmanipuler les imagesles ordonner et les classer, tout en étudiant les potentiels narratifs …

*** « Quartier Jean-Bart Guynemer », par Loredana Marini, dans la « Galerie du Soir » :

« Au début, j’ai galéré puis j’ai trouvé mon truc avec un projet sur l’Ilot, un lieu pour les personnes sans abri à Saint-Gilles. En deuxième année, on a commencé la couleur et j’ai débuté un projet sur des logements sociaux dans mon quartier du Homborch, à Uccle. Les profs me poussaient à poursuivre, mais je ne me sentais pas à l’aise de continuer. J’habite là et tout à coup, des voisins me racontaient leur vie. C’était intéressant mais très personnel et je n’avais pas nécessairement envie de ce contact-là avec eux. Je pense que j’avais besoin d’une distance », écrit Loredana Marini.

Série « Quartier Jean-Bart Guynemer » © Loredana Marini

Elle poursuit : « En découvrant cela, je me dis que je pourrais garder une archive du lieu et, sans prétendre parler à la place de ces gens, essayer de leur donner la parole. Ils ont plein de choses à dire mais généralement, on n’écoute pas les habitants des logements sociaux. Et puis, en me plongeant dans cet univers, je découvre qu’il y a effectivement des gens tristes, en colère, perdus, mais qu’en fait, ce n’est pas du tout de cela qu’ils veulent parler. Ils me racontent surtout des souvenirs de ce lieu qu’ils adorent, qu’ils chérissent. Du coup, je change un peu ma pratique. Je décide de faire des photos des gens dans ce lieu qui va disparaître, pour garder une trace d’eux, de leur vie ici. »

Série « Quartier Jean-Bart Guynemer » © Loredana Marini © Photo Expo : J. Baudoux

Depuis octobre 2023, Loredana Marini s’est engagée dans l’étude du quartier de logements sociaux Jean-Bart Guynemerdans le nord de la Franceà Dunkerqueplus précisément dans la commune de Saint-Pol-Sur-Mer. Ce choix découle d’une volonté de comprendre les enjeux sociaux contemporains, dans un environnement où les défis sont palpables, notamment en période de réhabilitation du quartier.

*** « Les Traces. Pablo Briones » (2019/13’20’’/dans la « Boîte noire », à l’étage) :

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« Les Traces » © Pablo Briones/2019

Synopsis : « Domitila travaille comme domestique, à Genève, sans statut légal, depuis plus de 20 ans. À la disparition de sa fille, elle se retrouve dans une précarité économique et sociale sans précédent … »

Le réalisateur argentin Pablo Briones (°Tucumàn/1983) explore l’espace liminaire, entre le documentaire et la fictionAprès avoir étudié le cinéma à l’ « UNC » (« Universitad Nacional de Cordoba »), en Argentine, il a obtenu un « Master en Cinéma » à l’ « ECAL/HEAD » (« Haute Ecole d’Art et de Design »), à Genève.

Ses courts métrages ont été présentés dans des différents Festivals, tels que le « Festival international du Film de Locarno », « Visions du Réel »à Nyon, & le « Festival international du court métrage d’Oberhausen« son long métrage, co-réalisé avec Sean Clark & Jace Freeman« Baracoa » (Suisse-États-Unis-Espagne/documentaire/2020/90′) ayant remporté, notamment, le « Prix de la Jeunesse »au  « Sheffield Doc/Fest »au Royaume-Uni, ainsi que le « Prix du Public »au « Festival du Cinéma espagnol de Málaga », en Espagne.

Collections permanentes : reconstitution d’un ancien studio © Photo : Joël Boulanger

… Et s’il s’agit d’une première visite de musée, n’oubliez pas de découvrir ses collections permanentes ! …

© Photo : « Musée de la Photographie »

Expos temporaires accessibles : jusqu’au dimanche 18 mai, du mardi au vendredi, de 09h à 17h, le samedi & le dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée (incluant les collections permanentes) : 8€ (6€, pour les seniors & les membres d’un groupe / 4€, pour les étudiants, enseignants, PMR & demandeurs d’emploi / 1€25, pour les « Art. 27 » / 0€, pour les moins de 12 ans & les étudiants de groupes scolaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Prix d’entrée, tous les jours, pour les détenteurs du « muséePASSmuseum », &, pour tous, le dimanche 04 mai : 0€, pour tous, pour les collections permanentes / 4€, pour l’ensemble des expositions temporaires (2€50, en prix réduit). Prix du Pass annuel : 15€Contacts : 071/43.58.10Site web : https://www.museephoto.be.

Activités programmées (site web : https://www.museephoto.be/fr/Activites-fr.html:

** samedi 03 mai, de 10h à 12h : « Le Labo est ouvert » (dès 12 ans) : Envie de nous essayer au tirage photographique ? Entrez dans la chambre noire du musée, pour créer une photographie à partir de nos négatifs personnels. Prix d’accès : 8€ (4€, pour les étudiants.

« Le Labo est ouvert » © Photo : « Musée de la Photographie »

** du lundi 05 au vendredi 09 mai, de 09h à 16h (prévoir un pique-nique) : « Stage Photo Folie’s » (de 6 à 12 ans) : une semaine de stage, pour découvrir et expérimenter différentes techniques photographiques, anciennes et numériques. Thème : « Mon Musée de la Photo »Prix d’accès 85€ (75€, par enfant, à partir de 2 enfants d’une même famille).

Yves Calbert.

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