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AU « MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE », À MONT-SUR-MARCHIENNE, JUSQU’AU 26 MAI

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AU « MUSÉE DE LA PHOTOGRAPHIE », À MONT-SUR-MARCHIENNE, JUSQU’AU 26 MAI

© « Musée de la Photographie »

Inauguré en 1987, sis dans l’ancien carmel de Mont-sur-Marchiennele « Musée de la Photographie » – qui, avec ses 6.000 m2est le plus vaste musée européen de la photographie, possédant une collection de 100.000 photographies et plus d’1,5 million de négatifs – nous attend jusqu’au dimanche 26 Mai, pour découvrir ses 5 expositions temporaires :

*** « Peter Knapp. Mon Temps » :

« Ce qui me motive, c’est de transformer des idées en images. Je cherche à visualiser mes pensées, à exprimer en images mes fantasmes et  histoires. Je ne prends pas de photos, je les fais », écrit le photographe et graphiste suisse Peter Knapp (°Bäretswil/1931).

Peter Knapp © Photo : « Editions de Ouf »

A un collègue du média « The Photo Academy »Peter Knapp confia : « Ce que je fait est très souvent la conséquence d’une rencontre. Par exemple, il y a deux ans, j’ai rencontré un chirurgien par hasard dans un dîner, nous avons sympathisé, et il m’a parlé de son travail qui consiste à soigner des enfants qui ont la leucémie. J’ai trouvé terrible d’apprendre que la moitié de ces enfants meurent. Pour lui, la moitié de ces enfants survivent … »

Xavier Canone présentant l’exposition de Peter Knapp © Photo : « Maîtrise »

 
 
 

Lorsqu’en 1959 Hélène Lazarefffondatrice de « Elle »demande à Peter Knapp de créer la ligne éditoriale du magazine, souhaitant donner un nouvel élan à son média, voulant finir avec le chic glacé, les mannequins figés dans l’éclairage d’un studio ou sur les escaliers de marbre d’une maison de haute couture. Avec  « Elle »pour André Courrègesla mode doit faire place au prêt-à-porter décomplexéqui doit triompherlibérant les formesles femmes. L’époque est au changement, depuis que le droit de vote leur a été accordé et Helène Lazareff pressent qu’il faut accompagner cette mutation, offrant la parole à Simone de BeauvoirMarguerite DurasFrançoise Sagan, …, l’émancipation de la femme passant, aussi, par le vêtement« Elle » – dont il devient le directeur artistique, en 1959 – se devant d’être l’un des étendards.

Pour « Sunday Times », Nicole de Lamargé en Pierre Cardin © Peter Knapp/1966

Peter Knapp engage alors le magazine, dans une dynamique visuelle qui bouscule les grilles conventionnelles de la mise en page, mettant à profit sa formation de graphiste et de typographe, ainsi que sa pratique de la peintureIl multiplie les diagonales – sa signature, avec sa double page –, les gros plansles contre-plongées  , les références géométrisantes auxquelles le portent les créations d’André Courrèges (1923-2016) ou d’Emmanuel Ungaro (1933-2019).

Visuel exposition

Pour Courrèges/1979 © Peter Knapp

 
 
 

Ses mannequins flottent à l’aide de filins, ou glissent en apesanteur sur des tables lumineuses. Cette quête de mouvement, afin de choisir la pose dynamique idéale, en plein mouvement, le mènera à les filmer en 16 mm, pour en isoler ensuite quelques images, mariant les pratiquesce qui ne s’était jamais vuQuant à l’apport de la couleur, il nous apporte, aussi, une information essentielle sur le vêtementle dessin de mode étant tombé en désuétude.

© Peter Knapp

Pour « Stern » © Peter Knapp/1967

 
 
 

Peter Knapp transpose ensuite ses conceptions graphiques pour « Dim Dam Dom », l’émission mythique de l’ « ORTF » de Daisy de Galard (1929-2007), autre collaboratrice de « Elle ». Avec Jean-Christophe Averty, il sera de ceux qui vont révolutionner la mise en image des émissions télévisées, au creux des années soixante, la photographie de mode ayant été longtemps tenue pour un genre mineurune activité alimentaire pour les photographes. De grands auteurs  s’y sont pourtant consacrés, de Man Ray (1890-1976) à Jeanloup Sieff (1933-2000), en passant par Maurice Tabard (1897-1984), Richard Avedon (1923-2004) ou Erwin Blumenfeld (1897-1969), pour n’en citer que quelques-uns.

Vue de l'expo, images de Peter Knapp

© Peter Knapp © Photo de l’expo : Pascal Goffaux/ »RTBF »

Tous ont contribué à former le regard des contemporainsà les familiariser avec le langage photographique. Aujourd’hui exposéecollectionnéela photo de mode est entrée dans les musées et fait régulièrement l’objet  d’expositions importantestémoignant d’une époque, autant que de sa dimension artistique.

Vue de l'exposition, pages du magazine Elle, Peter Knapp

© Peter Knapp © Photo de l’expo : Pascal Goffaux/« RTBF »

Présent au fond de la Salle principale du Muséeun écran TV nous permet d’apprécier, par la vision d’extraits de « Dim Dam Dom », tournant en boucle, la qualité de ce ces réalisations télévisuelles mettant en valeur la mode féminine du prêt à porter de l’époque, alors que nombre de pages d’ « Elle » – voire de  « Vogue »« Stern » ou « Sunday Times » – nous sont présentées dans des vitrines, nous révélant la qualité du travail de Peter Knappplus que jamais de « son temps » et aujourd’hui encore,

  • Vue de l'exposition, pages du magazine Elle

Double pages d’ « Elle » © Peter Knapp © Photo de l’expo : Pascal Goffaux/« RTBF »

 
 
 

Avec ce brillant photographe, la femme est en mouvementcourant, sautant, donnant l’impression de voler ou de nager, projetée par un trampoline invisible ou couchée sur une table lumineuse transparentePeter Knapp tourne autour de son sujet, l’image multipliant les diagonales, empruntant ainsi à la géométrie.

Vue de l'exposition, couvertures de Elle, Peter Knapp

© Peter Knapp © Photo de l’expo : Pascal Goffaux/« RTBF »

Après ses études dans l’ « Ecole des Arts appliqués »à Zurich, dès 1947, il poursuit ses études, dès 1951, aux « Beaux-Arts »à ParisDans cette dernière ville, il devenait, en 1955, le directeur artistique des « Galeries Lafayette », y réorganisant la typographie et privilégiant la photographie, pour les annonces publicitaires.

Avec le décorateur français, d’origine russe, « Slavik » (Wiatscheslav Vassiliev/1920-2014), il assure, en 1958, la décoration de plusieurs pavillons de l’ « Exposition universelle »à BruxellesPartageant, aujourd’hui, son temps entre New YorkParis et la Suisseoù il continue de peindre et de photographier, il avait enseigné la photographiede 1983 à 1994, à l’ « Ecole Supérieure des Arts Graphiques », à Paris.

En l’absence de l’artiste lors de la visite de presse, c’est Xavier Canone, le conservateur carolorégien, qui présenta « Peter Knapp. Mon Temps »une exposition de la « Fotostiftung Schweiz », à Winterthur, en partenariat avec le « Musée de la Photographie »avec le soutien de « Pro Helvetia ».

*** « Thomas Chable. Au dessus des nuages » :

Dans la salle voisinele photographe belge de l’ici et de l’ailleurs, Thomas Chable Bruxelles/1962) nous présente ses photographiesqui, s’éloignant du pur reportage documentaire, nous révèle l’esprit ouverten général sans but précis, ni idée préconçue de l’artiste. Au gré de ses voyages, il fait la part belle au  hasard des rencontres, même si la réalité est telle qu’il ne peut parfois s’en détourner. S’imprégnant des ambiances, lieuxlumières et matièresil nous dévoile un pays par petites touches, par fragments. Les signes de vie se font discretssans doute par pudeurles sensations primant autant que les échanges.

Thomas Chable © Photo : « Maîtrise »

Professeur en photographie à l’ « Académie des Beaux-Arts », à Liège, il aime dévoiler le caractère intime et profond de la vie simple, telle qu’il la rencontre  durant ses voyages, depuis une bonne trentaine d’années, essentiellement en AfriqueQue ce soit là ou ailleurs, il écrit en images la traversée de la vie. La vie tout court, essentielle.

© Thomas Chable

 
 
 

Soutenu par la « Galerie Le Réverbère », à Lyon, et une asbl liégeoise, « Semence de Curieux »Thomas Chable – lauréat, en 1993, en Province du Hainautdu « Prix national de portrait photographique Fernand-Dumeunier » – nous présente, à Mont-sur-Marchiennenombre de photographies issues de ses différentes séries, telles « Odeurs d’Afrique », le long du fleuve Niger, en Guinée, au Maliau Niger, au Nigeria et dans le Sahara ; ou encore  « Brûleur », réalisé en France, au Marocau Niger et en Belgique, sur ceux que l’on nomme « les clandestins » ; voire une série plus intimeproche du  journal photographique, mettant en scène sa fille, Salomé, sa famille et ses ami.e.s. ; alors qu’une autre série nous emmène au Mexique.

© Thomas Chable

Sur un cliché, une silhouette se détache sur un fond lumineux, avec, à l’avant-plan, quatre œufs, déposés sur une surface plane, une photo prise, en 1996, à Bobo-Dioulassoau Burkina FasoAutres photos : à Sekotaen Ethiopie, en 2018, une femme plie un drap blanc ; dans la brume d’un paysage marocainune chaise, sur une terrasse, donnant sur un lac, attend d’être, enfin, utilisée. … Des photos de voyages, bien éloignées d’images touristiques …

© Thomas Chable

Son travail, sensible à la grâce naturelle d’un geste anodin, se retrouve dans les paroles de celui qui fut professeur de photographieà LiègeHubert Grooteclaes  Aubel/1927-1994), réputé pour ses flous artistiques « Mon cours consiste en un travail jamais terminé : à la recherche de l’homme et de son quotidien. »

*** « Elliot Ross. Seeing Animals » :

Elliot Ross © Photo : « Maîtrise »

 
 
 

Se demandant à quoi pense un animal lorsqu’on le photographieElliot Ross (°Chicago/1947) a retravaillé ses images, ayant volontairement ôté les traces de leur environnement, nous livrant des portraits puissants dénués d’artificesoffrant parfois un face à face déstabilisant.

Visuel exposition

© Elliot Ross

Concernant ce travail particulier, Pascal Canonne nous confia : « Ce n’est pas une encyclopédie qu’Elliot Ross compose mais une galerie de portraits, les modèles semblant poser comme au studio, sur un fond noir. Le choix du noir et blanc, évitant le genre de la photographie animalière, discipline tout à fait honorable par ailleurs, et celui d’animaux non immédiatement identifiables pour le spectateur commun, mèneraient plutôt à les dévisager. Ses photographies ne viennent pas seulement magnifier les animaux dans le soin qu’il apporte à leur réalisation. Elles viennent aussi nous rappeler, à nous, autres animaux, qu’ils sont dotés d’autres performances, d’autres capacités que les nôtres, et que certains d’eux ne se soumettront jamais. »

*** « Natalie Malisse et Camille Seilles. Le Cœur à même la Peau », dans la « Galerie Soir »

D’un photographe américain de longue expérience, nous passons à deux jeunes-filles belges, Natalie Malisse Camille Seilles, sorties à deux ans d’écart, de l’ « ESA » (« Écoles Supérieures des Arts Saint-Luc »), à Saint-Gilles, se livrent dans le dossier de presse : « ‘Le Cœur à même la Peau’ est une proposition photographique aux sensibilités multiples. Réalisé à quatre cœurs, ce récit aborde la santé mentale sous le prisme intime de Lola et Lou. De relation fusionnelle en déceptions, ces deux jeunes adultes écorché.e.s vives évoluent sur des chemins troublés par les réminiscences de traumatismes de l’enfance. »

Visuel exposition

© Natalie Malisse & Camille Seilles

 
 
 

« Leurs portraits aux facettes changeantes reflètent leur faculté à se réinventer et à se nuancer sans cesse. Les masques qu’iels arborent dissimulent leurs personnalités autant qu’ils les révèlent. Entre obsession, fragilité, précarité, doute et résilience, Lola et Lou affrontent la vie en gardant ‘Le Cœur à même la Peau’»

*** « Ingel Vaikla. Papagalo, What’s The Time?, dans la « Boîte noire »à l’étage :

Visuel exposition

© Ingel Vaikla

Avec son court métrage, la réalisatrice estonienne Ingel Vaikla (°Tallinn/1992) explore l’architecture de l’ancien pavillon yougoslave de l’ « Exposition universelle de Bruxelles », en 1958, dans sa fonction actuelle du « Collège Saint-Paul »ce film suivant un groupe d’enfants jouant à d’anciens jeux yougoslaves dans le bâtiment.

– Activité, dès 18 ans Formation aux appareils reflex numériques :

Photo activité

© « Musée de la Photographie »

Le samedi 18 mai, de 10h à 16h, cette formation nous aidera à nous familiariser avec les différentes facettes de la prise de vue numérique. Nous aurons l’opportunité d’approfondir les connaissances théoriques autour de la manipulation de notre appareil reflex numérique et nous bénéficierons de trucs et astuces afin de réussir nos photos. Il sera ensuite temps de prolonger la théorie par un atelier pratiquePrix : 60€Infos/Inscriptions 071/43.58.10.

photo du musée

© « Musée de la Photographie »

Ouverture : jusqu’au dimanche 27 mai, du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée (incluant la collection permanente) : 8€ (6€, pour les seniors et les membres d’un groupe de minimum 10 personnes / 4€, pour les étudiants, les enseignants, les PMR & le demandeurs d’emploi / 1€25, pour les « Art. 27 » / 0€, pour les moins de 12 ans et les « Amis du Musée ». Contacts : 071/43.58.10Site web :  http://www.museephoto.be.

 
 
 

Yves Calbert.

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