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« TOOTS 100 – THE SOUND OF A BELGIAN LEGEND », AU « KBR MUSEUM », AU MONT DES ARTS, JUSQU’AU 31 AOÛT

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« TOOTS 100 – THE SOUND OF A BELGIAN LEGEND », AU « KBR MUSEUM », AU MONT DES ARTS, JUSQU’AU 31 AOÛT© « KBR »

« Soyez vous-même, ni plus, ni moins » est la devise choisie par Toots Thielemans (né Jean-Baptiste Frédéric Isidor Thielemans/1922-2016) lorsqu’il fut anobli, le 04 juillet 2001, au titre de « Baron Thielemans », dont la carrière musicale est superbement présentée, au « KBR Musem » (« Bibliothèque royale de Belgique »), au « Mont des Arts », à Bruxelles, dans le cadre de l’exposition temporaire « Toots 100 – The Sound of a Belgian Legend », organisée à l’occasion du centenaire de sa naissance.

Toots 100Toots Thielemans © « KBR » © Photo : Jos L. Knaepen

Cette exposition, organisée en partenariat avec le « MIM » (« Musée des Intruments de Musique ») et en collaboration avec « Visiit Brussels », n’étant pas prolongée, il ne nous reste que moins de deux semaines pour la découvrir, puisqu’elle ne reste accessible que jusqu’au mercredi 31août.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est Toots-1.jpgToots Thielemans© « KBR »

L’un des commissaires de l’expositionHugo Rodriguez, détenteur du titre de docteur en musicologie de l’ « ULB » et d’un master en langue et littérature française et romane, déclara, lors de la visite de presse du mardi 19 avril : « On connait Tootsle musicien, on connait moins Toots, le compositeur. Sa célèbre ‘Bluessette’ est, en effet, l’arbre qui cache une forêt de plus d’une centaine de compositions à découvrir ou à redécouvrir. Toots y mélange les styles avec brio, tout en s’inspirant de sa longue pratique de l’improvisation, inextricablement liée à la composition dans le jazz« « Bluesette » étant, aussi, le nom qu’il donna à sa maison de Long Islanddans l’Etat de New York.

Le jeune Toots à l'harmonica © KBRLe jeune Toots à l’harmonica/1939 © « KBR »

Alors qu’il s’acheta son premier harmonica en 1939, Quincy Jones (°Chicago/1933), trompettiste et compositeur, lauréat de 28 « Grammy Awards », déclara : « Toots fait sonner l’harmonica comme un saxophone« . De son côté l’harmoniciste de jazz Charles Leighton (1921-2009) était tout aussi enthousiaste : « Avant, je pensais que le chromatique avait des limites. Mais avec l’avènement de Toots Thielemans, j’en suis venu à sentir que les limites sont à l’intérieur du joueur. Parce que pour autant que je sache, Toots n’a pas de limites. »

Toots 100Au sein du « George Shearing Quintet »/1959 © « KBR »

Inspiré par le guitariste français de jazz Django Reinhart (né Jean Reinhardt/1910-1953), Toots a appris la guitare en autodidacte, ayant reçu sa première guitare, des suites d’un pari gagné, même si c’est sa maîtrise de l’humble harmonica – qu’il découvrit au cinéma, à la vue de l’harmoniciste américain Larry Adler (né Lawrence Cecil Adler/ 1914-2001) -, qui allait forger sa réputation internationale et imposer cet instrument comme étant une voix légitime du jazz

Toots 100Toots Thielemans © « KBR »

Plusieurs de ses instruments sont exposésdont son tout dernier harmonica et sa première guitare, ainsi que sa fameuse « Rickenbacker »une autre guitare, qu’il utilisa, alors qu’il jouait à l’ « Ecu de France »à Bruxellesinstrument qui fit dire à John Lenon (1940-1980) : « Si c’est assez bon pour Toots, c’est bon pour moi », se décidant ainsi à acheter une guitare de ce même modèle, pour se produire au sein des « Beatles ».

Mise-en-scène originale : séquence historique 1922-1947 © « KBR »Jean-Claude Salemi pour KBR, Estaminet dans les Marolles, 2022 © KBRDans l’estaminet de son père, rue Haute © Jean-Claude Salemi/2022 © « KBR »

Maintenant si l’on remonte à ses véritables débuts locaux, écoutons le, alors qu’il aimait, déjà, jouer dans le café de son pèreau N° 241 de la rue Hauteau coeur du quartier des Marolles, qui le vit naître : « A trois ans, à l’accordéon, j’étais déjà la vedette du quartier.« 

Jean-Baptiste Thielemans avec son accordéonJean-Baptiste Thielemans (7 ans) et son premier accordéon © « KBR »

Vinrent ses étudesses primairesà l’Ecole communale de Molenbeek, puis ses humanités, à l’Athénée Royal de Koekelberg.

Toots ThielemansTout sourire, comme toujours © « KBR »

« Je me trouvais à la croisée entre deux chemins, entre les études de math à l’ ‘ULB’ et la possibilité de reprendre le magasin de lingerie féminine de mon père, à Molenbeek. Heureusement, une maladie m’a fait rater ma première candidature à l’Université », confia-t-l à un collègue.

Jean-Claude Salemi pour KBR, Toots on stage, 2022 © KBRToots en scène © Jean-Claude Salemi/2022 © « KBR »

En simple touriste, accompagnant son oncle,Toots avait terminé son premier voyage aux Etats-Unis, par une « jam-session », avec deux géants du « be pop »Milt Jackson (1923-1999) et Lenie Tristano (1919-1978). « Je me souviendrai toujours de cette nuit là. J’étais littéralement assis dans le piano et je jouais comme un fou. Et puis un impréssario est venu me trouver, me disant : ‘Envoyez moi des disques et je ferai de vous le Roi des Belges’ « , écrivit-il.

Toots dans l'atelier, Jean-Claude Salemi, 2022 © KBREnregisrement en studio © Jean-Claude Salemi/2022 © « KBR »

Dans l’une des nombreuses vitrines, nous trouvons, proche de plusieurs de ses passeports, un laissez-passer de la « SABENA » (« Société Anonyme Belge d’Exploitation de la navigation Aérienne« , pour les lecteurs qui n’ont pas connu la grande époque de cette Sociétépour l’un des aéroports de New York, puisqu’avant de devenir musicien professionnel, en 1951, il y travailla dans la journée, avant de se produire, en soirée, dans l’un ou l’autre cabarets, ce qui est attesté par un second lassez-passer obtenant, enfin, en 1952, sa « carte verte », lui permettant d’émigrer aux Etats-Unis.

Un musicien hors pair © « KBR »

Ainsi, il écrivit : « … six mois pendant lequels je n’avais pas crevé de faim, grâce à une petite carotte que j’avais demandé à la ‘SABENA », à New York. »

Toots et sa première femme Netty © KBRAvec Netty, sa première épouse © « KBR »

Voeuf de Netty, qu’il avait épousée le 22 août 1949, trois ans avant d’obtenir sa « carte verte »il se remarie avec Huguettequittant définitivement son domicile new-yorkais, en 1991, afin d’habiter à La Hulpe.

Shearing on stage, 1959 © KBRAu sein du « George Shearing Quintet »/pochette de disque vynile/1959 © « KBR »

Ses grands débuts professionnels se firent aux côtés du pianiste aveugle George Shearing ( Albert George Shearing/1919-2011), d’une part et du clarinettiste Benny Goodman (né Benjamin Benny Goodman/1909-1986), d’autre part ou encore comme membre des « All-Stars »du saxophoniste américain Charlie Parker (1920-1955).

Benny Goodman et Toots, début des années 1950 © KBRAvec le clarinettiste américain Benny Goodman © « KBR »Toots avec les Charlie Parker All Stars, Salle Pleyel, Paris, 1949 © KBRAvec les « All-Stars », du saxophoniste américain Charlie Parker/ »Salle Pleyel »/Paris/1949 © « KBR »

De passage en Belgique, en 1962, dans une loge de l’auditorium de l’ « ULB », qu’il partageait avec un violoniste manoucheavant leur concert, il chatouilla sa guitare et siffla quelques notes, devenant, ainsi, le compositeur de son oeuvre majeure« Bluesette » (ce nom ayant été donné ultérieurement par un impressarioles paroles étant dues à Norman Gimbel {1927-2018}), dont nous pourrons trouver – aux côtés d’un certificat attestant d’un million de diffusions radiophoniques – une présentation interractive au premier étage du Palais de Charles de Loraine (les bases de ce bâtiment datant de 1346, l’actuelle édification ayant été enteprise en 1760), où se poursuit l’expositionavant de revenir dans les locaux du « KBR Museum »via un hall, qui servait, autrefois, à l’accueil des calèches.

La KBR a décidé de redonner vie à la musique de Toots Thielemans dans le somptueux décor du Palais de Charles de Lorraine.L’accès au 1er étage du Palais de Charles de Loraine/2022 © « RTBF »Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est 33f092fd5b2efa6284767fe12c04c7ec-1653399883.jpgUne présentation sonore détaillée de « Bluesette », grâce à une table interactive © « KBR »Découverte interactive des séquences musicales de « Bluesette © « KBR »

Terminant cette intéressante présentationune courte vidéo (2’58 »), de 1999, nous permet d’assister à une exceptionnelle improvisation musicale dialoguéepleine de joie de vivrede virtuosité et de drôlerieà Stockolm, en 1999, avec un autre géant de l’harmonicaStevie Wonder (né Stevland Hardaway Judkins/°1950/Saginaw/Etat du Michigan), ce dernier, en fin d’improvisation, enlaçant Toots, lui disant, simplement : « I love you Toots ! » Lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Uzln9jXrX_g.

Toots et Stevie Wonder lors de la remise du prix Polar, Stockholm, 1999 © KBRL’improvisation, avec Stevie Wonder/Stockolm/1999 © « KBR »

Quelques mois plus tard, en Suède, il interprête « Bluesette » sur scène, les Suédois sifflant aussitôt cette mélodie. La même année, Toots l‘enregistre pour la première fois, la même année, cette composition étant bientôt reprise, aux Etats-Unis, par plus de 200 formations différentes. « Après tout, c’est du blues, non ! », confia-t-il.

Manuscrit de Bluesette, 1963 © KBRManscrit de « Bluesette »/1963 © « KBR »

Pochette de l'album Toots Thielemans - BluesettePochette de son disque vinyle

Etant, ainsi devenu « siffleur », ses intérêts furent défendus, automatiquement, par le « Syndicat des Acteurs », ce qui lui permit d’augmenter ses revenus, ce qui le poussa à déclarer : « Je me souviens ‘avoir regardé, à la TV, l’atterissage du premier ‘Appolo’. Moi, j’étais fasciné, mais, pendant ce temps, ma femme comptait les flashes publicitaires, qui passaient pendant l’émission … C’était tout aussi fascinant. »

Spectrogramme de Bluesette © KBRSpectrogramme de « Bluesette » © « KBR »

Nous lui devons, aussi ses bons mots « Moi, je suis un petit bourgeois, je me laisse guider par ce qui me fait plaisir. C’est quand je suis le plus détendu, à l’aise, que je joue le mieux. »

Mise-en-scène originale : séquence historique 1947-1963 © « KBR »Toots à New York, Jean-Claude Salemi, 2022 © KBRDans un club new -yorkais © Jean-Claude Salemi/2022 © « KBR »

Autre déclaration, reflétant bien l’esprit de Toots, qui se réjouissait, lors de ses passages dans sa patrie d’origine, de s’offrir l’un ou l’autre « moules-frites »du côté d’Anderlecht : « L’Amérique on l’a dans la peau. même si on ne l’aime pas forcément. Mais, là bas, ils ne savent pas vraiment faire des frites » …

Toots avec son passeport à l'aéroport © KBRAvec son premier passeport américain/1957 © « KBR »

… Ce qui ne l’empêche pas, en 1957, d’obtenir la citoyenneté américaine, tout en gardant sa nationalité belge.

Bekijk-Toots-ThielemansHors exposition : Sa signature

Avant de gagner le « Palais de Loraine », déjà évoqué, nous découvrons une série d’harmonicas de tous modèles, du « Little Lady » jusqu’au « Chord 48 »un exemplaire du premier cité, le plus petit au monde, long de de … 3,5 cm, ayant été embarqué, clandestinement, en 1965, à bord de la capsule spaciale « Gemini 6 » par l’astronaute américain Walter Shirra (1923-2007), qui interpéta, le jour de Noël, « Jungle Bells », le « Litle Lady »créé par « Mathias Horner », en 1923, étant ainsi le premier instrument de musique utilisé dans l’espace.

Ses harmonicas © « MIM »

Harmonica Little Lady © MIMHarmonica « Little Lady », long de 3,5 cm © « MIM »

Quant au « Chord 48 », l’un des plus longs au monde, fort de ses quelques 60 cmprésentant 384 anches (lamelles qui vibrent pour produire le son), il peut jouer 48 accords différentsgrâce à la dispostion de ses 192 trous.

Harmonica Sextet Tremolo © MIMHarmonica « Sextet Tremolo » © « MIM »

« Trumpet Call » © « MIM »

Notons encore la présence d’un « Sextet Tremolo », créé en 1930, composé de six harmonicasreliés entre eux par un axe rotatif cruciforme, offrant différentes tonalités à son utilsateursans qu’il ne doive changer d’instrument, en n’oubliant pas le « Trumpet Call », créé en 1907, muni de cinq petits pavillons de trompettes.

Harmoniques buccales © MIMHarmoniques bucales © « MIM »Guitare Gibson, modèle ES-175 © MIMGuitare « Gibson ES-175 » © « MIM »

« Je me trouvais à la croisée entre deux chemins, entre les études de math à l’ ‘ULB’ et la possibilité de reprendre le magasin de lingerie féminine de mon père, à Molenbeek. Heureusement, une maladie m’a fait rater ma première candidature à l’Université », confia-t-l à un collègue.

Sheng © MIMUn « Sheng » chinois © « MIM »

Neuf modèles d’harmonicasneuf autres d’instruments à anches libres à vent, dont un accordéon à bouche ou un autre se jouant avec les pieds, et deux modèles de guitares – l’une d’elle ayant été baptisée « Madame Jazz » – nous étant ainsi présentés, de même que différents types d’orgues à bouchenotamment originaires de Chine (« Sheng »muni de 17 à 37 tuyaux en bambousreliés à une calebasse, dont les premiers modèles remontent à près de 2.500 ans) ou du Laos et de Thaïlande (« Khaen », connus avant 1877, celui présenté étant long de 2,5 mètres, les nombreux tuyaux étant en bambou), tous ces types d’instruments étant exposés et pouvant être écoutés, avec l’appui d’une table interractive.

Orge à bouche « Khaen », du Laos et de ThaïlandeToots pour un film promotionnel pour Midnight Cowboy © KBRTournage d’une séquence promotionnelle pour « Macadam Cowboy »/1969 © « KBR »

Affiche avec mention de l’harmonetiste belge © « KBR »

Une salle évoque l’implication de Toots dans la composition de musiques de filmsextraits vidéosposters et photos à l’appuipour, entre autres : « Macadam Cowboy » (John Schlesinger/USA/1969/113’/lauréat, en 1970, des « Oscars du meilleur Film »« du meilleur réalisateur » « du meilleur scénario adapté », ainsi que du« British Academy Film Award du meilleur film »/avec Dustin Hoffman) ; « Sugarland Express » (Stevens Spielberg/USA/1974/108’/film lauréat, en 1974, du « Prix du meilleur Scénario », au « Festival de Cannes ») ; « Jean de Florette » (Claude Berri/Fra.-Sui.-Ita./1986/121’/avec Daniel AuteuilGérard Depardieu & Yves Montand/film lauréat, en 1987, d’un « César », &, en 1988, de trois « British Academy Film Awards ») ; « Turkish Delight » (Paul Verhoeven/P.B./1973/112’/film lauréat, en 1999, du « Veau d’Or du meilleur Film néerlandais du Siècle »au « Nedelands Film Festival », à Utrecht) ; « The Getaway » (Roger Lindsay Donaldson/USA/1994/122’/avec Steve McQueen) ; « Le Guignolo » (Georges Lautner/Fra.-Ita./1980/102’/avec Jean-Paul Belmondo) ; « Looking for Mr. Goodbar » ; Salut l’Artiste » (Yves Robert/Fra./ 1973/ 96’/avec Jean Rochefort) ; « Walk don’t run » (Charles Walters/USA/1966/114’/ avec Carry Grant) ; et « Donderklumpen » (Per Ahlin/Suède/1974/77′).

Pochette de disque Dunderklumpen © KBRPochette du disque vynile de la bande originale/1974 © « KBR »

Une anecdote, lors du tournage d’ « Une Femme sur deux » (Daniel Vigne/Fra./1985/97’/avec Gérard Depardieu), le réalisateur s’adressa à l’ingénieur du son : « Tu enlèves les guitares ici, veux-tu ? Tout ce que l’on doit entendre, c’est la musique de Toots. »

Article sur l'hommage à Gilberto Gil et Toots Thielemans © KBRHommage à Gilbeto Gil &Toots, au Brésil © « KBR »

Dans une autre salle, nous apprenons que Toots fut élevé, un jour de Fête nationale brésilienne, au grade de « Commandeur de l’ordre Rio Bravo », regardant une page de la « Gazette diplomatique » (2006), nous montrant des photos prises à l’Ambassade du Brésilà Bruxelles, à l’occasion d’une conférence du guitariste et compositeur brésilien Gilberto Gil (né Gilberto Passos Gil MoreiraleSalvador de Bahia/1942), Ministre de la Culture du Brésil, de 2003 à 2008, en présence de Toots, qui déclara au chroniqueur de jazz Marc Danvaldans le « Soir Magazine », du 22 septembre 2004 : « Les notes brésiliennes viennent de loin. on ne commande pas à cette musique, pas plus qu’on ne prévoit le vol d’un oiseau. »

Toots Thielemans|The Brasil ProjectDisque vinyle/1992, après « Aquarela do Brasil »/1969 © « KBR »

Si au début des années ’90, il consacra deux albums à ses inteprétations de la musique brésilienne, il composa, dans les années ’50, la musique de son disque vynile 78 tours « Tootsin’ the Mambo’, bien avant de composer avec le clarinetiste et saxophoniste cubain Paquito D’ Rivera (né Francisco de Jesús Rivera FiguerasLa Havane/1948), ayant composé, également, des musiques afro–cubaines, avec le pianiste aveugle, déjà cité, George Shearing.

Une publicité parmi d’autres © « KBR »Trois artistes belges à l’honneur : Jacques Brel, Jean-Michel Folon & Toots © « KBR »

Une vitrine nous présente des publicités mettant en scène Toots, de même que des cadeaux offerts par différentes firmesmettant Toots à l’honneur, comme cet inoubliable CD Rom, « Ne me quitte pas », dédié à un chanteur-compositeur apprécié par TootsJacques Brel (1929-1978), la pochette étant illustrée d’une oeuvre de Jean-Michel Folon (1934-2005).

Affiche de concert © KBRUne affiche du « Carnegie Hall« , à New York © « KBR »Hors Expo : Avec un jeune pianiste-compositeur aveugle, Lou B, à La Hulpe/2013 © Luc Boland

Lauréat de nombreux prixau programme des plus grandes salles, telle le « Carnegie Hall »à New YorkToots, en 2013, invita, en toute simplicité, dans sa résidence de La Hulpepour jouer en duoun jeune pianiste-compositeur aveugle, Lou B, … qui, en 2021, fut demi-finalisteà « The Voice ».

Le « Toots Quartet » © « KBR »

Un dernier écran vidéo nous propose un extrait d’un reportage de la « RTBF » (1984), dans lequel Toots se confiasur une problématique sur laquelle il n’a jamais tenu à s’étendreà une époque où certains ne voulaient pas du jazz, considérant qu’il s’agissait d’ « une musique de nègres » (sic) : « Il y eut des moments assez poignants, vu que, légalement, l’on pouvait refuse l’accès à certaines personnes. Nous étions deux blancs (dans le bus d’une formation musicale, dans les années ’50/ndlr) et on allait chercher les sandwiches, dans les Etats où s’était difficile pour les Noirs d’entrer dans un supermarché. »

« J’ai vraiment été bien accueilli par les musiciens noirs qui me surnommaient « Black Ass Mother Fucker ». Cela sonne asse vilain. Aujourd’hui ce serait l’équivalent de « Nique ta Mère », mais c’était une façon de me dire que j’avais compris la musique qu’ils avaient inventée. »

Ceci étant, le jazz, comme le sportfut un vecteur important contre le racisme.

« C’est un monument », dixit Salvatore Adamo © « KBR »

Face à cette évocation, nous retrouvons des photos de Tootsen companie d’une cinquantaine d’artistestels Salvatore Adamo – qui dira de Toots : « C’est un monument » – Arno (Arnold Hintjens/1949-2022), Phil Collins (Philip Collins), Annie Cordy (Léonie Cooreman/1928-2020), Dizzy Gillespie (John Birks Gillespie/1917-1993),  Johnny Hallyday (Jean-Philippe Smet/1943-2017), Michel Legrand (1932-2019), Maurane (Claudine Luypaerts/1960-2018), Line RenaudHenry Salvador (1917-2008), Sting (Gordon Matthew Thomas Sumner) et Will Tura (Arthur Blanckaert).

« Les Lunettes de Toots » © L. Van Hulst © « KBR »

Caricature de Toots par Marc De Roo, caricaturiste belge © KBRCaricature de Toots en Mozart © Marc De Roo © « KBR »

De retour à l’intérieur du « KBR Museum », nous découvrons nombre de carricatures, dont l’une le présentant en Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), croqué par Marc De Roo, ainsi que son écharpe et sa penne, qu’il obtint en 2001, témoignages de son titre de Docteur Honoris Causa octroyé conjointement pat la « VUB » et l’ « ULB ».

Foulard pour le doctorat honorifique décerné à Toots Thielemans par la VUB, 2001 © KBREcharpe de « Docteur Honoris Causa » de la « VUB »/2001 © « KBR »Poupée à l'image de Toots, fabriquée par un fan © KBRUne poupée à l’effigie de Toots, réalisée par une admirarice © « KBR »

Nous trouvons, aussi, une poupée à son effigie, réalisée par une admiratrice, un menu du restaurant « Chez Léon », qui, en 1989, proposait des« Maatjes à la Toots », alors que nous découvrons le texte du message que Barack Obama, alors Président des Etats-Unis, adressait à sa veuveHuguetteun texte qui fut lu, en 2016, lors des funérailles, en l’église Saint-Nicolas, à La Hulpe, de ce grand Monsieur qu’était Toots Thielemansqui avait mis fin à une carrière de plus de 70 ansdeux ans plus tôt, en 2014.

Hors exposition : Une rue à son nom, à Forest
Peinture du Centenaire © « KBR »
© « Be Post »

Hors expo : Précédant Adolphe Sax, à l’occadsion des « Fêtes du Centenaire de la Naissance de Toots »

Si une rue lui avait déjà été dédiée, à Forest, un « Athénée Royal », à Molenbeek-Saint-Jean, une statue et un « Espace » culturelà La Hulpe, à l’occasion des festivités du centenaire de la naissance de Tootsun timbre-poste belgede « B Post », ainsi qu’un géant furent créés à son effigie, ce dernier ayant participé à l’ouverture de la 141è « Foire du Midi »précédant un autre géant belge de la musiquele créateur dinantais du saxophoneAdolphe Sax (1814-1894), alors que le 23 juillet 2003, Toots avait inerprété « La Babançonne » à l’harmonica, à l’occasion du 10è anniversaire du règne du Roi Albert II.

toots de mannequinHors expo : « Manneken Pis » en Baron Thielemans/2016
Ce 29 avril, Toots Thielemans aurait eu 100 ans. Le 29 juillet 2003, il avait entamé l’hymne nationale belge à l’harmonica pour fêter les 10 ans de règne du roi Albert II.Toots venait d’interpréter « La Brabançonne », pour les 10 ans du règne d’Albet II/2003 © « Belga »
Les « Ensembles » d’Huguette ThielemansHors exposition : A Waterloo, Huguette et Toots/2012 © « L’Avenir »

Nous devons cette exposition exceptionnelle à une iniative de l’asbl « Legacy of Toots Thielemans » et à la réunion de deux collectionscelles du « MIM » et de la « KBR », la « Fondation Toots Thielemans » ayant fait donaprès le décès de Tootsde ses archives personnelles à la« KBR » et de ses instruments de musique au« MIM ».

Huguette Thielemans a été la première à poser à côté de son « Toots », en retrouvant ses gestes d’intimité.Hors exposition : A La Hulpe, Huguette près de statue de Toots/2018 © J.-P. de Vogelaere/ »Le Soir »

Grâce à une paire d’écouteurs, nous pourrons suivre toute la carrière de Toots, écoutant de nombreux extraits musicaux, aussi bien que la voixen anglaisen néerlandais et en françaisde cet inoubliable « ketje des Marolles ».

Hard bopper harmonica avec la signature de Toots, Hohner © KBRHarmonica « Hohner » avec, à gauche, la signature gravée de Toots © « KBR »

Ouverture de l’exposition jusqu’au mercredi 31 août, du mardi au dimanche, de 10h à 17h. Prix d’entrée (écouteurs inclus) : 15€ (11€, à partir de 65 ans , pour les étudiants, les seniors et les membres d’un groupe / 4€, pour les détenteurs d’un « MuseumPassMusée » / 0€, pour les moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les personnes porteuses d’un handicap et leur accompagnateur. Catalogue (broché) : 15€Contacts 02/519.53.11Achats en ligne :  https://webshopkbr.recreatex.be/Exhibitions/Register. Site web : https://www.kbr.be/fr/evenement/toots-100/.

Yves Calbert.

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