« EUROPALIA » :
« ORIENT EXPRESS », À « TRAIN WORLD »
JUSQU’AU 17 AVRIL
© « Europalia » © « SNCB »
« La question est de savoir quoi faire. Il regarda Poirot. Poirot le regarda. Viens, mon ami, dit Bouc. Vous comprenez ce que je vais vous demander. Je connais tes pouvoirs. Prenez les commandes de cette enquête ! Non, non, ne refuse pas. Voyez-nous c’est sérieux. Je parle pour la ‘Compagnie Internationale des Wagons -Lits’ », écrivit, en 1934,Agatha Christie (née Agatha MaryClarissa Miller/1890-1976), dans son roman« Le Crime de l’Orient Express », classé, en 1995, par les « Mystery Writers ofAmerica », parmi les 50 meilleurs livres policiers de tous les temps.
© « Compagnie Internationale des Wagons-Lits »
© « Compagnie Internationale des Wagons-Lits »

Gare de Schaerbeek © « Train World » © « Europalia »

Georges Nagelmackers
S’étant inspiré des trains de nuit, lancés, aux Etats-Unis, par George Mortimer Pullman(1831-1897), par la magie de l’électronique, Georges Nagelmackers y prend la parole (en néerlandais et en français), alors que des cartes géographiques, dessins (entre autres dederviches tourneurs turcs), documents, objets divers, faïences orientalistes (de la manufacture louviéroise « Royal Bosch », fondée en 1841), photographies (plaques stéréoscopiques incluses) et peintures (dont deux oeuvres du peintre anversois Jan Baptiste Huysmans {1826-1906}) nous sont présentés.
Georges Nagelmackers nous parle © « Train World » © « Europalia »

Buste de G. Nagelmackers (Victor Ségoffin) © « Train World » © « Europalia »
En outre, une photographie du roi Léopold II (1835-1909) nous est proposée, prise en 1854, en Égypte, ainsi que des photos de Constantinople, acquises en vue de préparer un voyage, en 1860.
Soulignons queLéopold II, lui-même, apporta son soutien financier à ce projet, le premier départ d’un « Orient Express » s’étant déroulé le 05 juin 1883, entre Pariset Constantinople. Alors que tout au long des cinq premières années, le voyage s’interrompait à Giurgiu, en Roumanie, où les passagers devaient prendre un bac, puis un train local et un ferry, dès 1888, le voyage devint direct, prenant, désormais, 81 heures, 30 heures de moins qu’auparavant, offrant donc la liaison la plus rapide de l’époque, entre le le coeur de l’Occident et Constantinople, aux portes de l’Orient.

( Jan Baptiste Huysmans) © « Train World » © « Europalia »
Notons encore la présence, dans une dernière vitrine, de tickets et de maquettes de tramways, témoignant que ces derniers avaient été introduits à Constantinople, aussi bien qu’à Sofia ou Salonique, par des entrepreneurs belges, de « La Métallurgique », de Nivelles, de la « Société franco-belge », de l’ancienne commune de La Croyère, devenue un quartier de LaLouvière, ce marché des voies vicinales ayant été facilité par l’« Orient-Express », qui était fréquenté par des hommes d’affaires à la recherche de nouveaux marchés : constructions de gares, ponts, structures ferroviaires, …

Les lignes ferrovaires de l’ « Orient Express » © « Train World » © « Europalia »
Une fois arrivés dans le batiment moderne de « Train World », un parcours nous est proposé, jouxtant la collection permanente du musée, de nombreuses affiches de l’époque étant exposées, certaines ayant été créées par des artistes réputés, tel le peintre gantois Théo Van Rysselberghe (1862-1926).

1921 © « Folkwang Museum » © « SABAM »
Film à l’appui, nous apprenons que le blanchissage du linge des voitures-lits – les draps étant changés tous les jours – est effectué, dès 1883, à Saint-Ouen, précédant d’autres implantations à Milan, Ostende et Vienne.
Blanchissage du linge, à Saint-Ouen © « Train World » © « Europalia »
© « Train World » © « Europalia »
Côté négatif, notons, qu’en 1929, un autre « Orient Express » avait été bloqué par la neige, en Turquie, durant cinq jours, des passagers ayant dû chasser des loups, afin de pouvoir se nourir à bord.

© « Train World » © « Europalia »
Côté positif, soulignons qu’un billet d’accès à un « Orient Express » était valable 60 jours, aller-retour, ce qui permettait de prévoir plusieurs escales, histoire de compléter notre culture en visitant des villes de différents pays.

© « Train World » © « Europalia »
Sous d’anciennes lampes qui décoraient les tables de voitures-restaurants, près d’une veste de maître d’hôtel, entre différentes pièces de vaisselle, en porcelaine « Villeroy-Bosch », argenterie « Christofle » et verrerie « Baccarat », nous trouvons le menuà 7services, du dîner du 27 octobre 1912 : Crème d’écrevisses, Cromesquis à la Hongroise, Sole à l’Ambassadrice, Escalope de riz de veau à la Catalane, Céleris braisés au Porto, Faisan truffé, Salade, Glace aux Avelines & Corbeille de fruits.

Menus, Vaisselle, Veste de Serveur, … © « Train World » © « Europalia »
Passant par la salle des horloges, nous apprenons (ou nous rappelons) qu’en Belgique – où la première ligne ferroviaire de l’Europe continentale, entre Bruxelles et Malines, fut inaugurée le 5 mai 1835-, ce n’est que dans les années 1840, grâce au développement du chemin de fer, que les heures locales furent abandonnées au profit de l’heure de Bruxelles, devenue nationale.
Fines Marqueteries © « Train World » © « Europalia
»
Voiture-Salon « Côte d’Azur » © « Train World » © « Europalia »
Voiture-Salon « Côte d’Azur » © « Train World » © « Europalia »

« Tout le Luxe de l’ « Orient Express » © « Train World »
© « Europalia » © Ph. : C. Vanbossel

Tout le Luxe de l’ « Orient Express » © « Train World » © « Europalia »
Mais revenons à l’ « Orient Express », notre parcours nous permettant de traverser deux voitures mythiques, rachetées, en 2011, à la « CIWL », et restaurées par la « SNCF », durant deux ans, dans les « Ateliers de Construction du Centre », à ClermontFerrand. Une voiture-salon, nommée « Côte d’Azur », nous accueille d’abord, avec ses fauteuils recouverts de tissus « Art Déco » et ses parois en mélange d’essences de bois d’acajou et de bouleau, incrustées de fines marqueteries, certaines voitures-salons ayant bénéficié de vitraux, de tapisseries « des Gobelins » ou en « maroquains de cuir de Cordoue ».
Voiture-Restaurant « Riviera » © « Train World »
© « Europalia »
Voiture-Restaurant « Riviera » © « Train World »
© « Europalia »
Voiture-Restaurant « Riviera » © « Train World »
© « Europalia »

Voiture-Restaurant « Riviera » © « Train World » © « Europalia »
… Une époque où les voyageurs de l’ « Orient Expres » se déplaçaient avec leurs malles « Vuitton », dont quelques-unes, de différents formats, nous sont présentées, à la sortie de cette seconde voiture, dont une boîte à chaussures en cuir de vache et un « beauty case » en maroqin, avec flaconage en écailles et en verre …
Assortiment de Malles « Vuitton » © « Train World » © « Europalia »
Scénographie avec Bagagiste © « Train World » © « Europalia »
(Re)découvrant, au passage, des voitures d’un ancien train royal, nous atteignons une galerie de photographies, nous présentant quelques personnalités, qui eurent l’occasion de voyager à bord de l’un ou l’autre « Orient Express », le « Roi des Trains » ou « Train des Rois » :Joséphine Baker(1906-1975/ qui soigna des blessés, lors d’un attentat, à Biatorbagy, en Hongrie, en 1931, 20 passagers étant décédés), Sarah Bernard(1844-1923), le baron Edouard Alphonse James de Rotchsild (1868 -1949),MarleneDietrich (1901-1992),Albert Einstein(1879-1955), le roi Ferdinand 1er de Bulgarie (1861-1948), Ian Fleming(1908-1964), Graham Greene (1904-1991/auteur du livre « Stambul Train » {1932}), Mata Hari(née Margaretha Geertruida Zelle/ 1876-1917), …, en notant, pour l’anecdote, qu’un homme d’affaire britannique, d’origine arménienne, Calouste Sarkis Gulbenkian (1869-1955), fit voyager son fils, Nubar (1896-1972), enroulé dans un tapis d’Orient, afin qu’il échappe aux tortures qu’imposait le sultan ottoman Abdülhamid II (1842-1918).
« Stamboul Train » (Graham Greene)
© « Train World » © « Europalia »

Trains et Films © « Train World » © « Europalia »
D’autres affiches de films sont à (re)découvrir, dont celles de « Bons Baisers de Russie » (Terrence Young/UK/1963/115’/ avecSean Connery, dans le rôle de « James Bond »/ adaptation du roman (1957) de Ian Fleming/film lauréat, en 1964, du « BAFTA Award de la meilleure photographie britannique » {Ted Moore}) et de « Sherlock Holmes attaque l’Orient Espress » (Herbert Ross/UK-USA/1976/113’/avec Vanessa Redgrave/film nommé, en 1977, deux fois aux« Oscars »).

« Orient Express, de l’Histoire à la Légende » (G. Picon) © « Snoeck »
Livre–Catalogue : « Orient Express, de l’Histoire à la Légende » (Guillaume Picon/Ed. « Snoeck »/ 2021/240 p./49€).
Yves Calbert.
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