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« Steve McCurry Icons », sur la Grand’ Place, jusqu’au 01 Septembre  

Vendeur de Fleurs, sur le lac Dhal, à Srinagar, dans le Kashmir (Inde) © Steve McCurry/1996

« Je suis un conteur visuel, pas un photojournaliste » (Steve McCurry).

“Ma vie est façonnée par le besoin urgent d’errer et d’observer, et mon appareil photo est mon passeport” (Steve McCurry).

 » Une photo peut exprimer un humanisme universel, ou simplement révéler une vérité délicate et poignante en exposant une tranche de vie qui pourrait autrement passer inaperçue » (Steve McCurry).

Pour toute personne aimant la photographie et/ou les voyages à la rencontre de l’autre, une exposition à ne pas manquer, « Steve McCurry Icons », accessible jusqu’au mardi 01 septembre, au cœur d’un ensemble architectural reconnu au « Patrimoine mondial de l’UNESCO », au N° 05 de la Grand’ Place de Bruxelles, nous présentant plus de 100 photographies de grands formatssuperbement éclairées.

Série de portraits de l’expo « Steve McCurry Icons », à Sydney © Photo : « Fever »

Né à Philadelphie, en 1950, ayant étudié le cinéma à la « Pennsylvania State University »avant de travailler pour un journal localSteve McCurry écrit : « J’ai commencé à voyager avant de m’intéresser à la photographie. J’ai vécu quatre ans en Suède et à Amsterdam, puis j’ai traversé l’Europe de l’Est, la Turquie, … Ce n’est qu’après cette période que je décidai que quoique je fasse dans la vie, les voyages devaient en faire partie … Vint ma découverte de l’Inde, un pays, aux traditions vieilles de plusieurs siècles, dont je suis tombé amoureux, y retournant 80 à 90 fois, sans jamais m’en lasser. »

Locomotive à vapeur, devant le Taj Mahal, à Agra, dans l’Uttar Pradesh (Inde) © Steve McCurry/1983

Opération d’aiguillage devant le Taj Mahal, Agra, Etat d’Uttar Pradesh, Inde, 1983. © Steve McCurry / Courtesy Polka Galerie.

Train à proximité du Taj Mahal, à Agra (Inde) © Steve McCurry/1983

Après nous être attardés dans une première salle nous proposant une série de portraits réalisés dans différents pays, illustrant sa passion de l’Inde, dans la seconde salle, il nous présente ses photos relatives aux gares ferroviaires et aux trains indiens.

Une femme et son enfant, dans un train vers Kolkata, dans le Bengale occidental (Inde) © Steve McCurry/1982

La salle suivante nous emmène dans des monastères bouddhistesen Asieoù, grâce à des photos, parfois saisissantes, nous partageons quelques instants de la vie des moines, nous rappelant un propos de Steve McCurry  : « Pour réussir une photo, une alchimie de quelques secondes peut suffire. »

Pour Steve McCurry, pour réaliser une bonne photo, "une alchimie de quelques secondes peut suffire".

Instants de la vie des jeunes moines dans leur monastère, à Zhengzhou (Chine) © Steve McCurry/2004

Monastère Shaolin de Zhengzhou (Chine), 2004.

Chauve-souris ou moines du monastère Shaolin, à Zhengzhou (Chine) © Steve McCurry/2004

Color Photograph Steve McCurry - Des moines priant à la roche d'or, Kyaikto

Moines priant au « Rocher d’Or », à Kyaikto (Myanmar) © Steve McCurry/1994

Tempête de Poussière, au Rajasthan (Inde) © Steve McCurry/1983

Lors d’un passage, en 1984, dans le camp de réfugiés de Peshawar, au Pakistan, il se retrouva faisant face à une   jeune-fille afghane aux yeux vertsde l’ethnie pachtoune, dont il ignore, alors, le nom – prouvant ainsi sa  fascination pour les visages -, une photo qui fera la couverture, en 1985, d’un magazine « National Geographic », permettant à son auteur d’être reconnumondialement.

Sharbat Gula, jeune Afghane, à Peshawar (Pakistan) © Steve McCurry/1984

Conscient de ce que cette photo lui a apporté, Steve McCurry partira, avec l’appui de « National Geographic »à la recherche de cette personnequ’il retrouvera 17 ans après l’avoir photographiée. L’ayant retrouvée, reconnaissant, il permettra d’améliorer les conditions de vie de Sharbat Gula, lui offrant un logement et l’accès aux études pour ses enfants.

Man with Sewing Machine, India, 1983

Un homme et sa machine à coudre, à Porbandar (Inde) © Steve McCurry/1983

Parmi les histoires (traduites en français) racontées, dans l’audio-guide, par Steve McCurry, notons celle, prise au  début de la mousson – qui fit une couverture d’un « National Geographic » -, où l’on voit un Indien   évoluant dans l’eau jusqu’au menton, une machine à coudre sur son épaule droite … Ayant reconnu l’une des  machines, qui sortie de ses ateliersson fabricant voulu retrouver cet homme, … à qui il offrit une nouvelle machine à coudre, histoire de l’aider à commencer une nouvelle vie …

A noter ce qu’écrit Steve McCurryconcernant la mousson : « Au cours de l’année que j’ai passée à suivre la  mousson dans une douzaine de pays, j’ai appris à la considérer comme un événement d’une importance cruciale, et non comme la catastrophe qu’elle semblait être au premier abord. »

Pendant la mousson, une femme et son enfant, sur le côté d’un taxi, à Bombay (Inde) © Steve McCurry/1993

De son côté, Biba Giacchettiguidant notre visite de presse, le mercredi 02 avril, déclara, devant la photo d’une femme et de son enfant, vus de l’intérieur d’un taxi : « Steve se sentait privilégié, à l’abri dans la voiture. Il n’a pas eu le temps de donner un peu d’argent, car la voiture est repartie trop vite. Il a pris cette photo de façon quasi inconsciente et elle représente beaucoup pour lui.« 

Chameaux devant l’embrasement du pétrole, à Al Ahmadi (Kuwait) © Steve McCurry/1991

S’il s’attache particulièrement aux êtres humains, il lui arrive de réaliser des photos d’actualité, comme le jour où il sera le témoin, le 11 septembre 2001, de l’effondrement des tours jumelles du « World Trade Center »à New York, ou encore lorsqu’il se retrouva, en 1991, à Al Ahmadiau Koweit, découvrant, en pleine « Guerre du Golfe » , l’embrasement du pétrolecette ville étant le siège de la « Kuweit Oil Company » (« Compagnie pétrolière du Koweit »).

Garçon de l’ethnie Yanesha muni d’un revolver factice (Pérou) © Steve McCurry

Nombre d’enfants sont photographiés, parfois dans une position discutable, comme ce garçonquiau Pérou,   plaçait un revolver, heureusement factice, sur sa tempe … Plus paisibles, nous voyons, en 2019, à  Madagascar,   deux garçons courant avec des cerceauxun jeu quelque oublié chez nous, au XXIè siècle, mais qui était populaire , dans nos contrées, au XVIè siècle, comme Pieter Breughel l’Ancien (vers 1525-1569 ), le peignit  dans son tableau « Les Jeux d’Enfants » (1560).

Garçons jouant aux cerceaux, à Morondava (Madagascar) © Steve McCurry/2019

Voici l’occasion de nous rappeler ce que Nelson Mandala (1918-2013) écrivit : « Il n’y a pas de révélation plus profonde de l’âme d’une société que la manière dont elle traite ses enfants. »

cerceaux

Hors Expo : « Les Jeux d’Enfants » (détail/Pieter Breughel l’Ancien) © « Kunsthistorisches Museum »/Vienne

Nettement moins heureux que ces jeunes malgaches, nous découvrons, en 2002, deux enfants et deux mamans voyagent dans le coffre d’une voiture, à Kunduz, en Afghanistan, … les femmes n’étant pas toujours autorisées à prendre place à l’intérieur des véhicules.

Voyage dans le coffre d’une voiture, à Kunduz (Afghanistan) © Steve McCurry/2002

Concernant son premier départ pour l’Afghanistan, il écrivit : « Je n’avais avec moi que deux boîtiers photos, quatre objectifs, un sac de films noir et blanc, une tasse en plastique, un couteau suisse et quelques sachets de cacahouètes de l’avion. Mes compagnons m’ont traité comme leur invité : la légendaire hospitalité afghane. Pendant deux semaines, j’ai suivi et documenté la vie de ces combattants dans les montagnes. C’était passionnant et excitant. Je me suis pris au jeu … mais je ne me suis jamais considéré comme un photographe de guerre, bien que mon travail en Afghanistan soit, je pense, l’une des périodes les plus dangereuses de ma vie. »

Vallée désertique de Wadi Rum, à Petra (Jordanie) © Steve McCurry/2019

Outre ses nombreux portraits, Steve McCurry nous présente, également, des photos de désertscomme à Petra, en  Jordanie, ou de villes, comme à La Havaneà Cuba.

Homme marchant dans une ruelle, à La Havane (Cuba) © Steve McCurry/2010

L’audio-guide nous apprend qu’à Jodhpuren Inde, en 2007, Steve McCurry attendit plusieurs heures qu’un passant vienne animer son cliché, devant un mur orné d’empruntes de mains colorées. Ainsi, ce fut un petit garçon qui fut immortalisé, courant dans cette rue.

Jodhpur, Etat du Rajasthan, Inde, 2007. © Steve McCurry / Courtesy Polka Galerie.

 « Garçon en plein Vol », à Jodhpur (Inde) © Steve McCurry/2007

Concernant l’Asie, il écrivit : « J’ai pour ce continent une tendresse particulière. C’est là que j’ai commencé ma carrière. C’est là que j’ai vécu mes plus grandes émotions de conteur visuel. »

Quelques instants de vie, en Asie :

Mahout, le cornac, et son éléphant (Thaïlande) © Steve McCurry

Steve McCurry, « Reflection of the Taj Mahal, Agra, Uttar Pradesh, India, 1999 », 1999, Photographie, Tirage d'art sur papier Fujiflex Crystal, Polka Galerie

Homme cherchant les clés de sa voiture dans un bassin du Taj Mahal, à Agra (Inde) © Steve McCurry

Pêcheurs sur poteaux, à Weligama (Sri Lanka) © Steve McCurry/1995

Sur le lac Inle (Myanmar) © Steve McCurry

Shopping, à Kaboul (Afghanistan) © Steve McCurry

Jaipur (Inde), 1996.
 ©  Steve McCurry

A Jaipur (Inde) © Steve McCurry/1996

Concernant son intérêt pour les portraits, son attirance pour l’humain, soulignons ce qu’il écrivit : « La plupart de mes photos sont ancrées dans l’humain. Je recherche l’instant présentl’âme essentielle qui transparaît,   l’expérience gravée sur le visage d’une personne. J’essaie de transmettre ce que signifie être cette personne, une personne prise dans un paysage plus vaste que l’on pourrait appeler, je suppose, la condition humaine. »

Galerie de portraits :

Homme au foulard bleu, à Gulmarg, dans le Kashmir (Inde) © Steve McCurry/1999

Femme tibétaine, dans un temple, à Amdo (Tibet) © Steve McCurry/2001

Homme à la barbe au hennin, à Srinagar, dans le Kashmir (Inde) © Steve McCurry/1995

Rabari tribal elder. Rajasthan, India, 2010

Berger-magicien de la tribu des Rabari (Inde) © Steve McCurry

La scénographie de l’exposition est enrichie par une vidéo sur ses voyages, ses aventures, son métier, nous permettant de mieux comprendre certains aspects de sa viele contexte de certaines photos et d’en découvrir un peu plus sur les personnes y figurant.

Entré à l’agence « Magnum » en 1986, Steve McCurry a remporté de nombreux Prix, entre autres, en 1980, le   « Robert Capa Gold Medal Award », ainsi qu’en 1984, fait exceptionnel, quatre premiers Prix, au « World Press Photo », sans oublier, à deux reprises, en 1985 & 1995, le Prix « Magazine Photographer of the Year » du   « National Geographic », ayant été fait, en 2002, « Docteur honoris causa », à l’ « University of Fairleigh-Dickinson »dans l’Etat du New Jersey, et, en 2013, à Paris, « Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres ».

Steve McCurry © Photo : Bruno Barbey/2012

Cette exposition« Steve McCurry Icons », proposée sous la direction artistique de Biba Giacchettiayant déjà été présentée à ChicagoLisbonneMadridMelbourneMexico City et Sydneysoyons nombreux à la visiter à  Bruxelles, … qui sait, le mercredi 02 ou le vendredi 04 juilletavant d’assister, sur cette même Grand’ Place, à une représentation de l’ « Ommegang », dès 21h (portes ouvertes à 19h30).

L’émotion face aux photos de Steve McCurry, aujourd’hui à Bruxelles, comme hier à Sydney © Photo : « Fever »

Ouverture de l’expo, due à la société belge « Exhibition Hub », en collaboration avec la société espagnole « Sold Out »  jusqu’au lundi 01 septembre, du mercredi au lundi, ainsi que le mardi, pendant les vacances scolaires, de  10h à 19h (dernière entrée à 18h). Prix d’entrée : 16€ (14€, pour les membres d’un groupe de minimum 15 personnes et, par personne, pour 2 adultes & 2 enfants / 12€, de 06 à 25 ans & pour les personnes en situation de handicap / 1€25, pour les Art. 27 / 0€, pour les moins de 6 ans). Site web : https://www.mccurryicons.com/.

Pour tous ceux qui apprécient la photographiele monde et ses habitantsune autre exposition – ouverte jusqu’au mardi 11 novembre – s’imposeà Bruxellessur site de « Tour & Taxis » : « Amazônia »nous présentant – dans une ambiance musicale confiée à Jean-Michel Jarre Lyon/1948) – plus de 200 photographies de la forêt amazonienne et de ses autochtones, réalisées par Sebastião Salgado (1944-2025).

Comme nous avons évoqué le magazine« National Geographic », notons, aussi, l’organisation, au sein de l’espace muséal de la Gare ferroviaire des Guilleminsà Liègede l’exposition « National Geographic. A la Découverte des Océans et du Monde sauvage »accessible jusqu’au dimanche 28 septembre.

Yves Calbert.

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