« CORNEILLE AU FIL DE LA JOIE », AU « CENTRE DE LA GRAVURE », À LA LOUVIÈRE, JUSQU’AU 03 NOVEMBRE

« Les Aventures de Pinocchio »/1973 © Photo : « Limelight Laboratory Brussels »
A La Louvière, avec le précieux appui de la « Fondation Guillaume Corneille », basée à Bruxelles, le « Centre de la Gravure et de l’Image imprimée » nous propose de découvrir, jusqu’à ce dimanche 03 novembre, son exposition « Corneille au Fil de la Joie« , le commissaire étant Christophe Veys, directeur du « Centre », depuis 2022.

Christophe Veys, directeur du « Centre » & commissaire de l’exposition
Né à Liège, le peintre, graveur, sculpteur et céramiste néerlandais Guillaume Corneille (Guillaume Cornelis van Beverloo/ 1922-2010) a toujours recherché la joie, qu’il l’exalte dans la luxuriance de la nature, un peu partout dans le monde, mais aussi aux côtés de ses amis et des artistes qui l’ont fasciné ou dans l’hommage rendu à la beauté des femmes.

« Hommage à Garcia Lorca »/1986 © Photo : « Limelight Laboratory Bruxelles »
Face aux désastres de la guerre, avec Karel Appel (1921-2006), Christian Dotremont (1922-1979), Asger Jorn (1914-1973), Joseph Noiret (1927-2012) & Constant Nieuwenhuis (1920-2005), il fut l’un des initiateurs du mouvement artistique « CoBrA » (de COpenhague–BRuxelles– Amsterdam), actif de 1948 à 1951.
« Le Chercher de Champignons »/2009 © Ph. : « Limelight Laboratory Brussels »
Pour la présente exposition, le « Centre de la Gravure et de l’Image imprimée » a rassemblé cent cinquante estampes de ce graveur, dont vingt-cinq sérigraphies rehaussées d’aquarelle nous racontant « Les Aventures de Pinocchio » (1973).

© Photo : « Limelight Laboratory Brussels »
Lisons des extraits du dossier pédagogique de cette exposition, pleine de couleurs et de joie de vivre : « Corneille, attiré par l’art d’Amedeo Clemente Modigliani et de Pablo Picasso, s’inscrit à l’ ‘Ecole des Beaux‑Arts’ d’Amsterdam, en 1943, mais il se forme seul, refusant de suivre les consignes académiques de ses professeurs. De loin, il préfère Vincent Van Gogh, Paul Gauguin et Henri Matisse. »

© Photo : « Limelight Laboratory Brussels »
« Corneille s’intéresse aux arts primitifs, aux dessins d’enfants et aux arts populaires. Il peint comme cela vient, en transposant en couleur et en de nombreux graphismes ce qui lui vient de son énergie vitale, ce que la nature lui inspire et la couleur spontanément. Les œuvres de cette période sont des peintures expressives, surtout d’oiseaux menaçants et de créatures fantastiques. où la touche se fait épaisse et la couleur expérimentale. »

© Photo : Jacques Baudoux
Pour lui, « La couleur ne se contente pas d’être simplement de la couleur. Elle a valeur de symbole. Elle est sang, peau, bave,
volcan… Corneille joue des métaphores, son art traduit une ‘poétique de l’imaginaire’. Dans ce sens, Corneille se retrouve dans ‘CoBrA’, du fait de sa pulsion imaginative qui s’empare et déforme. »

© Photo : Jacques Baudoux
« Une autre source d’inspiration discrète et pourtant bien présente sera la poésie. Corneille en lit beaucoup, que ce soit celle de
Pablo Neruda, Octavio Paz, Dante Alighieri, Léopold Sédar Senghor, et d’autres encore. Il en illustre aussi, entre autres, ‘Les Fleurs du Mal’ de Charles Baudelaire, le conte populaire de ‘Pinocchio’, les poèmes d’Arthur Rimbaud. Il en écrit aussi. »

© Photo : Jacques Baudoux
« Corneille s’intéresse aux arts primitifs, aux dessins d’enfants et aux arts populaires. Il peint comme cela vient, en
transposant en couleur et en de nombreux graphismes, ce qui lui vient de son énergie vitale, ce que la nature lui inspire spontanément. »
« Bien qu’établi à Paris, à partir de 1950, Corneille n’aura de cesse de voyager partout à travers le monde, tout en
revenant toujours se poser pour créer dans son atelier parisien. Les premiers voyages ressemblaient à des pèlerinages formateurs, sur les traces de Paul Klee, en Tunisie (1948), d’Henri Matisse, en Algérie (1949), ou bien à Pont‑Aven (1950), où Paul Gauguin initie les couleurs affranchies de toute référence au réel. »

© Photo : Jacques Baudoux
« L’artiste n’aura de cesse de multiplier d’autres expériences, en Afrique centrale, au Danemark, à New York. La plus marquante sera le désert du Hoggar, dans le sud de l’Algérie, en 1951. Il en ressort des œuvres aux compositions
abstraites, où les éléments s’assemblent les uns par rapport aux autres et où des lignes noires structurent les formes
spontanées et organiques. »

© Photo : Jacques Baudoux
« Toujours, il aura voyagé à travers le monde comme quelqu’un qui retourne aux sources sacrées de la vie : ciel, sable et
eau. Ou bien encore, arbres, astres et nuits, avec le soleil, les végétations luxuriantes, les forces de la jungle, les volcans d’Amérique centrale et du Sud. »

© Photo : Jacques Baudoux
« Cette découverte de l’Afrique centrale, de l’Amérique du Sud et des Antilles, dans la première moitié des années 1960,
mène Corneille à faire évoluer son travail par des lignes de contours colorées et des jeux de couleurs plus chaudes et
plus vives. »

© Photo : « Centre de la Gravure »
« À la primauté de la nature, en l’absence de l’humain, suit une période où Corneille retourne à la figuration ; femmes, oiseaux, fleurs deviennent facilement reconnaissables, même si toujours intimement liés à cette nature. Les couleurs se font encore plus vives, plus chatoyantes, même criardes, appliquées en aplat. »

Trois de ses représentations de la femme © Photo : « Centre de la Gravure »
« Dans les décennies qui suivent, la représentation de la femme reste emblématique de sa passion pour la vie. Au fil des
années, il adopte un style de plus en plus simple, aux couleurs expressives, qui rappelle les cultures populaires des peuples non‑européens, presque comme un art naïf. »
Guillaume Corneille & son chat © Photo : « Centre de la Gravure »

En vente à la boutique du « Centre » © Photo : « Centre de la Gravure »
« Après s’être installé dans le village de Villiers‑Adam (région d’Île de France/ndlr), e n 2008, Corneille décède en 2010. Il est inhumé, selon son vœu, dans le cimetière d’Auvers‑sur‑Oise aux côtés de Vincent Van Gogh. »

« Oiseau multicolore »/1986 (sérigraphie) © Photo : Frederik Beyens
N’hésitons donc pas à profiter, au « Centre de la Gravure et de l’Image imprimée », à La Louvière, des derniers jours d’ouverture de cette exposition de plus de 150 oeuvres de cet homme chaleureux, curieux, vivant.

Catalogue © Photo : « Centre de la Gravure »

© Photo : « Centre de la Gravure »
Ouverture : jusqu’au dimanche 03 novembre, de 10h à 18h. Prix d’entrée : 8€ (6€, 5€, 3€, en prix réduits / 0€, pour tous, le dimanche 03 novembre). Catalogue : 176 p./22 x 17 cm. Contacts : accueil@centredelagravure.be & 064/27.87.27. Site web : https://www.centredelagravure.be/.
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